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Chaud-vin

En bon franchouillards que nous sommes, nous ne pouvions pas passer en Australie sans nous intéresser de plus près à la viticulture locale. C’est dans la Hunter Valley, un peu au Nord de Sydney que nous avons eu le plaisir d’étancher notre soif de connaissance. 🤗 C’est la plus ancienne région viticole d’Australie qui produit des vins rouges et blancs.

Bienvenue dans la Hunter Valley

C’est chez Tyrrell’s Wines, qui nous a été recommandé pour ses blancs par le beau-père d’Eléonore, que nous entamons notre tour. Nous bravons le froid glacial pour parcourir les vignes et les caves tandis que notre guide insiste sur le côté familial de l’exploitation au contraire des vignobles du sud. La visite est passionnante et débouche sur la tant attendue dégustation ! Et là, croyez-moi, nous en avons eu pour notre argent… Au total ce sont 13 verres de blancs, rouges, mousseux et digestifs qui se sont succédés à un rythme infernal ! Et tout le monde ne conduit pas…

Nous parvenons à sortir indemnes de cette épreuve et après un solide déjeuner au milieu des vignes, choisissons de poursuivre l’expérience sans le prétexte de la visite guidée. Nous atterrissons chez Glandore que nous avons choisi pour son cadre et les planches de fromage qui accompagnent les vins. L’endroit est effectivement magnifique et nous passons une bonne partie de l’après-midi près d’un feu de cheminée, à déguster à l’aveugle une quinzaine de vins différents en compagnie d’un sommelier. Notre jury élit les meilleures bouteilles et nous repartons avec les vainqueurs pour accompagner les prochains dîners.

L’occasion de déboucher une de nos acquisitions ne se fait pas attendre puisque nous fêtons le soir même les 32 ans d’Eléo ! Au menu de la soirée de gala : porterhouse australien au barbecue et légumes à la plancha, le tout cuit sous la pluie à la frontale. En dessert nous avons même droit à des chocolats maison de chez Glandore offerts par notre invitée. Nous sommes bien loin de nos petites soupes de nouilles indonésiennes…

Repas de gala pour l’anniversaire d’Eléo

Pour faire un peu d’exercice nous partons le lendemain pour les Blue Mountains, un parc national à l’ouest de Sydney qui abrite de nombreux sentiers de randonnée. Nous croisons sur le chemin de nombreux panneaux signalant des noms de villes bien connus…

Lorsque nous arrivons dans la ville de Katoomba, nous sommes un peu justes pour nous lancer dans une longue marche et choisissons de garder l’attraction principale du coin, les Three Sisters, pour le lendemain. Un peu de shopping dans la rue principale permet à Bérénice de trouver un superbe sac de couchage qui lui sera bien utile pour la suite de nos aventures.

Puis, sur les conseils avisés d’un bénévole du point d’information, nous partons admirer les impressionnantes Wentworth Falls voisines. Les points de vue sur les chutes et les montagnes sont à couper le souffle et le dénivelé nous permet de faire chauffer nos jambes !

Le soir nous nous offrons un peu de réconfort avec une soirée burgers planifiée de longue date. Le barbecue récalcitrant n’aura pas eu raison de notre détermination !

Bataille contre un barbecue

Réveil à la fraîche le jour d’après pour attaquer les Three Sisters et quelques chemins environnants. Malheureusement c’est un paysage qui n’a rien à envier à un Merbabu qui nous accueille… Une purée de pois recouvre complètement les massifs rocheux et nous ne pouvons qu’entrapercevoir une des sœurs et le fond de la vallée.

Mais nous ne nous laissons pas gâcher notre dernière possibilité de randonner avant l’arrivée à Sydney et nous lançons dans le Giant Stairway qui serpente abruptement le long des blocs de grès.

Le parcours choisi traverse une forêt verdoyante dans la vallée, longe plusieurs cascades et nous ramène vers le sommet grâce à de nouveaux escaliers. Bref, tout ce qu’il fallait pour nous plaire, et même si le soleil n’était pas au rendez-vous, nous avons adoré la balade !

Après un peu de shopping touristique et un café bien chaud, nous filons vers Sydney pour rendre notre fier camping-car dans un excellent état (mais amputé de trois tasses) avec un léger pincement au cœur.

Notre Airbnb se situe au cœur de Redfern, quartier gentrifié au sud de la ville. Les aborigènes qui occupaient les lieux ont cédé la place à des cafés et des bars de hipsters et les fixies et skateboards sont monnaie courante. Après deux semaines de road trip, nous ne sommes pas mécontents de retrouver un peu d’animation et ne perdons pas de temps pour nous imprégner de l’ambiance. Le soir nous goûtons aux bières locales du Noble Hops accompagnées d’excellentes pizzas de La Coppola voisine avant d’essayer de comprendre les règles du football australien dans un pub au style très british.

Programme chargé pour explorer la ville le lendemain ! Le matin nous traversons Surry Hills, au dessus de Redfern et goûtons à son atmosphère urbaine.

Nous passons ensuite par Hyde Park (encore une belle preuve d’originalité !) à proximité de la cathédrale St Mary et parcourons le Central Business District et ses nombreuses boutiques.

De nombreux endroits sont fermés le week-end et nous trouvons plus d’animation sur le front de mer de Darling Harbour.

La balade se poursuit jusqu’à arriver au fameux Harbour Bridge et ses points de vue sur le symbole de la ville : l’Opéra de Sydney.

Je fausse compagnie aux filles qui partent se balader sur le pont et dans le jardin botanique pour aller descendre quelques pintes avec Damien, un ancien copain de collège qui habite Sydney depuis 11 ans. Les retrouvailles sont très sympathiques et nous retraçons nos différents parcours avant d’être rejoints par Pupuce et Eléo pour le premier match de l’équipe de France dans la Coupe du Monde de Rugby ! Etonnamment, malgré la qualité de leur équipe, les australiens ne semblent pas passionnés par la compétition. Mais pour nous le match est stressant jusqu’à la victoire finale face à l’Argentine !

Dîner à l’antenne locale de Ze Pickle (notre restaurant de burger de Brisbane) et dernier verre dans un bar animé de Redfern pour célébrer la victoire et conclure la première journée de visite.

Le deuxième jour est consacré à l’exploration de l’est de la ville avec une balade entre les plages de Coogee et Bondi (prononcer Bondaï et non Bondy comme la ville de Seine-Saint-Denis). Le front de mer est fréquenté par les joggeurs et de nombreux surfeurs et nageurs affrontent les vagues près de la côte.

Nous brunchons à Bondi chez Harry’s en compagnie de la haute société sydneyite (excellent Dhotcake en dessert !) et arpentons le quartier avant de regagner nos penates à pieds en traversant les immenses Centennial Park et Moore Park du centre de la ville.

Pour fêter notre dernière soirée en Australie nous dévorons un mètre de pizza chez Via Napoli accompagné d’une bouteille de vin australien.

Le dernier jour nous laissons partir la petite Eléo la première (vous remarquerez que son sac a bien profité de l’Australie 😉) et nous profitons une dernière fois des cafés de notre quartier pour peaufiner le planning de notre prochaine destination. Le Népal n’a qu’à bien se tenir !

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Java jamais fait ça !

On vous avait promis du sang et des larmes… pardon de belles balades et de magnifiques paysages, avec cet article vous allez être servis ! 😝

A peine remis de notre ascension du Gunung Merbabu que nous commençons à plancher sur notre prochain défi : le Gunung Semeru. Il s’agit du plus haut volcan de Java (3676m !) et l’un des plus actifs. Il fait parti du Parc National Tengger-Bromo-Semeru, à l’est de l’île, et se situe non loin du Gunung Bromo, son acolyte bien plus touristique. C’est aussi un symbole très important dans la religion bouddhiste et hindoue.

Comme à notre habitude pas besoin de guide ni de porteur, nous allons nous débrouiller seuls ! Nous optons pour l’ascension classique qui se fait en deux jours et une nuit dans le parc. Avec l’entrainement des dernières semaines plus rien ne nous fait peur !

Nous profitons de notre dernière journée au calme à Jogja (l’autre nom de Yogyakarta) pour apprécier l’ambiance de notre quartier et admirer quelques essais de street art indonésien.

Le soir venu, nous nous dirigeons vers la gare de Yogyakarta pour prendre place à bord du train de nuit pour Malang, petite ville qui sera notre porte d’entrée pour le Semeru. Plus de place en première, c’est donc en éco que nous passons une partie de la nuit ! C’est assez inconfortable (les sièges ne s’inclinent pas) et la climatisation fonctionne (trop) bien… 🥶 Résultat des courses une quasi nuit blanche jusqu’à notre arrivée à 4h où nous pouvons enfin trouver un lit dans notre guesthouse ! 😴

Pour cette première journée à Malang nous avons prévu de rassembler tous les éléments nécessaires à notre randonnée. Nous arpentons la ville à pied ou à bord de GoJek à la recherche de certificats médicaux (oui oui c’est obligatoire…), de matériel de camping (quand on vous parlait d’aventure !) et d’un scooter assez puissant pour gravir les versants du volcan. Lorsqu’il s’agit de faire des provisions nous goutons au passage quelques spécialités locales et un jus de durian (vous savez ce fruit qui a une odeur si… reconnaissable !) ! 😋

Bien que de petite taille, Malang est quand même une ville grouillante et, malgré un full body massage pour Bérénice, la fatigue accumulée se fait sentir. C’est finalement par WhatsApp que se règlent la plupart des recherches et le soir nous sommes fin prêts : Semeru nous voilà !

C’est de bonne heure le lendemain matin que nous enfourchons notre scooter. Une fois extraits de l’agglomération, le trajet est agréable et serpente entre les cultures en traversant de petits villages. C’est en commençant à gravir les premières pentes que les choses se gâtent : notre véhicule est un veau et se traine lamentablement. Nous voyons nous dépasser toutes sortes de véhicules avant qu’une dernière montée nous fasse comprendre que notre destrier ne pourra pas remplir sa mission jusqu’au bout… Heureusement, un chauffeur de GoJek judicieusement placé à l’endroit le plus rude de la montée nous vient en aide et, moyennant quelques roupies, emporte Bérénice et notre plus gros sac de randonnée. Je suis péniblement en poussant notre monture dans ses derniers retranchement. Au moins nous avons tout le loisir d’admirer le paysage et la vue sur le Bromo au passage…

Le petit village de Ranu Pani est le point de départ du trek. Nous nous soumettons aux formalités et payons le prix « touristes » pour nos permis d’entrée dans le parc. Un nasi goreng dans le ventre et nous attaquons la randonnée.

La première journée consiste à rejoindre le camp de base de Kalimati qui se situe à trois kilomètres du sommet du Mahameru (l’autre nom du Semeru). L’approche n’est pas très technique et ce sont plutôt des chemins de randonnée classiques qui nous sont offerts.

Au détour de certains virages nous apercevons de la fumée s’échapper du volcan ce qui confirme qu’il est bien actif ! Des explosions se produisent à intervalles réguliers au sommet.

Un des points d’intérêt du parcours est le Ranu Kumbolo qui constitue un campement pour de nombreux randonneurs. Il s’agit d’un lac formé par un ancien cratère comblé par de l’eau.

Nous continuons notre chemin, non sans avoir allégé nos sacs délestés des riz accumulés en guise de provision, et nous arrivons à Kalimati en milieu d’après-midi après quelques pentes assez raides.

Et là c’est une grande première pour Pupuce puisqu’il s’agit maintenant de monter notre tente ! 😅Après avoir choisi un emplacement isolé, à l’abri du vent, nous commençons à affronter toiles, arceaux et sardines. Je vous rassure, l’exercice tant redouté se passe pour le mieux et notre équipe fait à nouveau des merveilles. On vous laisse admirer le résultat ! 😎

Tandis que les tentes se dressent autour de nous à mesure que la journée touche à sa fin, nous effectuons une rapide mission de reconnaissance pour visualiser le début du trajet du lendemain. Nous décidons de nous coucher de bonne heure pour tenter de grappiller quelques heures de sommeil.

A minuit et demi, n’arrivant plus à fermer l’oeil depuis quelques heures, nous décidons de nous extraire de nos sacs de couchage. 😑Emmitouflés dans nos coupe-vents nous commençons à suivre le ballet des frontales en direction d’Arcopodo, le dernier repère avant le sommet. Nous remontons petit à petit la file des indonésiens dont le rythme consiste à faire autant de pause que de marche. Le chemin est encore bordé de végétation mais la pente s’accentue et le revêtement se transforme peu à peu en cailloux et cendre.

Nous sortons de la forêt après un peu plus d’une heure de marche et c’est là que commence la véritable ascension ! Le chemin est rectiligne, pas de lacet pour atténuer une pente moyenne de 75%, mais surtout ces cailloux qui nous font reculer à chaque fois que nous posons un pied. Une frontale décide de nous abandonner, sans doute effrayée par les conditions, mais nous continuons tant bien que mal tout en superposant les couches de vêtements.

Après trois heures d’efforts, c’est enfin la libération ! Notre arrivée au sommet est saluée par une nouvelle explosion et nous rejoignons les quelques marcheurs qui nous ont précédés.

Nous commençons notre séance photo en attendant le soleil, sur le point de se lever, mais le vent violent nous oblige à sortir une couverture de survie. Nous tenons bon pour profiter du spectacle…

Poussés par la température glaciale nous entamons la meilleure partie du trek : la descente du cône les pieds dans la cendre ! On a presque la sensation de dévaler une dune de sable. Encore de belles images et des encouragements lancés à tous les randonneurs encore en train de s’échiner.

De passage à Kalimati, nous nous accordons une demi heure de sieste avant de lever le bivouac et de repartir pour Ranu Pani. Le chemin nous paraît interminable… Nous rejoignons le village peu avant midi, exténués mais ravis : mission accomplie, la journée est finie !

C’est sans compter sur notre scooter asthmatique… Dans les routes sinueuses qui nous ramènent dans la vallée, le train arrière commence à nous lâcher : crevaison lente ! Le même chauffeur de GoJek, posté au même endroit qu’à l’aller, tente à nouveau de nous soutirer nos précieuses roupies, mais nous décidons de continuer chemin jusqu’au prochain village. Après quelques kilomètres nous sommes contraints d’abandonner. Nous sommes miraculeusement secourus par un indonésien qui prend en charge Bérénice pendant que je le suis jusqu’à un garage. La réparation est plus que rapide et nous coûtera à peine plus qu’une séance photo !

Nous retrouvons notre auberge un peu plus tard pour nous offrir un sévère décrassage. Ce soir c’est sushis et bubble tea dans le quartier chic de Malang pour nous récompenser de nos efforts !

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Ici, Java plutôt bien… !

Après avoir rechargé les batteries, direction le centre de Java et ses paysages verdoyants.

Nous rencontrons à notre arrivée au port de Jepara un gentil monsieur, se proclamant chauffeur de taxi, bien qu’il n’aie pas d’enseigne le mentionnant sur son véhicule. Il nous propose rapidement de nous accompagner directement à notre prochaine étape plutôt que d’avoir à prendre 2 bus de 3h à 5h chacun et dont nous ne sommes pas sûrs qu’il y reste encore des places. L’offre est évidemment alléchante. Et l’homme propose évidemment un montant indécent pour cette course. Et nous, on est vraiment mauvais dans l’art de la négociation… Bref, on arrive quand même à négocier un petit peu, mais on aurait probablement pu faire mieux. Nous voilà donc partis pour 6 tumultueuses heures de voiture avant d’arriver dans le petit village de Dieng.

Dieng est un village situé à 2093 mètres d’altitude et il y fait bien plus frais que dans notre petite île du nord. Les gens se baladent en bonnet, gants, manteaux de ski… l’ambiance fait penser à une station de sport d’hiver. On y découvre le susu jahe, un lait chaud au gingembre, efficace pour se réchauffer !

Légèrement vêtus nous arrivons à notre maison d’hôte. Avant même de nous dire bonjour, la maîtresse de maison s’adresse à Doudou « Is she your wife ? ». Et oui, dans ce pays très musulman certains établissements appliquent la charia, et il n’est alors pas possible de dormir dans la même chambre sans être mariés. Nous avons déjà payé la chambre, et il n’y a quasiment plus d’hébergements disponibles dans le village. Alors nous cachons nos mains et prétendons ne pas vivre dans le péché. C’est bon, la chambre est à nous ! Nous y passons une fraîche et courte nuit, et nous levons à 4h du matin (avant l’heure de la prière, yes !) pour l’ascension de nuit du volcan Sikunir afin d’y arriver pour le lever de soleil. La première heure de randonnée se fait entre déchets plastiques et canalisations malodorantes puis nous arrivons dans les hauteurs où mère nature montre un plus beau visage. Malheureusement nous sommes trop lents et arrivons après le lever du soleil mais c’est quand même trop joli !

Nous sommes les seuls européens sur place et devenons autant l’attraction des touristes indonésiens que le paysage. Après avoir été pris en selfie avec bon nombre d’entre eux, nous redescendons à travers, cette fois, une jolie vue sur le plateau de Dieng, vers le cratère Sikidang et les temples hindous du coin.

Nous repartons l’après-midi même afin de rejoindre la ville de Borobudur, connue pour son temple du même nom. La ville est pleine de charme, bien entretenue, entourée de rizières. Après avoir avalé nos brochettes de saté, on ne tarde pas à se coucher. On prévoit, en effet, un réveil encore précoce pour arriver au temple au lever du soleil à 6h.

Arrivés en premier, il n’y a pas foule dans le temple, et nous ne regrettons pas la courte nuit. L’édifice, datant du huitième siècle est majestueux mais surtout la vue depuis ses hauteurs est à couper le souffle…

De nouveau nous ne nous attardons pas dans le coin et repartons rapidement pour la grande ville de Yogyakarta. Cette fois, nous posons les bagages pour 3 jours au Greenhost hôtel pour souffler un peu. Nous louons un scooter pour être parfaitement autonomes dans la ville et ses environs.

Bien décidés à ne pas nous reposer, nous récidivons avec un réveil matinal pour aller au lever du soleil au temple Prambanan, à une petite demi-heure en scooter. Cette fois-ci, si le panorama est moins spectaculaire, ce temple datant du neuvième siècle est en revanche remarquablement conservé et à l’architecture très imposante.

Nous nous baladons dans les principaux lieux touristiques de Yogyakarta dans l’après-midi (marché traditionnel, palais du sultan, taman sari) et rentrons après une énorme collation faire la sieste ! En effet, la prochaine nuit va être agitée…

Je vais essayer de ne pas être brève dans ce récit qui me tient à cœur… 😇

Nous nous réveillons donc de notre sieste à minuit ! Et partons pour l’ascension du volcan Merbabu autour de minuit 45 (de nouveau pour arriver au sommet pour le lever de soleil vous l’aurez compris). Chaudement vêtus, on enfourche le scooter en pleine nuit et conduisons à travers villes, villages, puis routes serpentées et pentues de montagne pendant 2 heures. Plus l’on avance, plus il fait froid, moins il y a de vies humaines, plus le brouillard devient dense et la route peu visible. Mais on arrive à bon port. Le scooter garé au basecamp de la ville de Selo à 1641 mètres d’altitude, nous démarrons l’ascension, parfaitement seuls, dans le brouillard, frontales en place, à 3h du matin.

Et là… c’est long, très long ! Plus l’on avance plus ça fait mal aux fesses, aux cuisses, au dos. Malgré les pansements mis préventivement, de nouvelles ampoules apparaissent dans des zones plantaires incongrues. Il fait de plus en plus froid, le vent souffle de plus en plus fort ramenant cendres et poussières dans nos yeux, la brume de plus en plus dense. Nous accédons successivement aux 5 Pos (étapes) du chemin, mais la dernière étape amenant au sommet semble interminable.

Quatre longues heures plus tard, ça y est, on est en haut (3145 mètres d’altitude) ! Mais, bien que le jour soit levé, il n’y a aucune visibilité sur les volcans et la vallée alentours, on ne voit strictement rien… On est déçus, mais contents de l’avoir fait quand même (je vous épargne la patience de Doudou aux égards de mes multiples menaces d’abandon).

La descente est plus rapide et joviale (en musique) ! A noter que nous trouvons en descendant le panneau de l’étape 3 (Pos 3) que nous n’avions pas vu lors de la montée.

Nous retrouvons notre petit scooter pour les 2h de route de retour, où nous apercevons enfin le mont Merapi.

Un bakso (soupe de nouille avec boulettes de viande) plus tard, et l’on s’effondre dans le confort de notre chambre douillette. On se récompense/réconforte avec une grosse glace le soir. 😊

Demain on repart déjà de Yogyakarta, c’était intense, mais la suite le sera probablement plus vous verrez…

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Trek dans les Lençóis Maranhenses

Nous ne nous attardons pas sur Parnaiba, que nous quittons très tôt le matin pour arriver en fin de matinée à Barreirinhas. Cette ville a pour seul intérêt d’être la porte d’entrée de notre prochaine aventure. Nous prenons le temps de nous y poser une journée pour organiser la suite de notre parcours et optons finalement pour un trek de 3 jours dans le Parque Nacional dos Lençóis Maranhenses. Nous profitons de l’après-midi pour nous équiper : achat de t-shirts anti-UV, barres de céréales hyper-proteinées, réserves en eau. Et nous savourons la dernière soirée immergés dans la civilisation avant notre départ en appréciant un concert de musique traditionnelle brésilienne : le forró.

La première journée de trekking commence par une balade en bateau afin de nous faire découvrir sous la grisaille « le petit Lençóis », un minime aperçu de ce que nous verrons les jours à venir, ainsi que ses habitants…

… le phare de Preguiças, et la plage sauvage de Caburé où l’on déjeune dans le restaurant de Dudu !

Enfin nous arrivons à la ville d’Atins, où un 4×4 nous attend pour nous amener au point de départ de la vraie aventure. La première chose que nous constatons pendant cette balade en 4×4, et qui nous choque franchement, c’est l’accumulation de déchets, notamment plastiques, dans le désert. Ceux-ci sont ramenés par la mer en grande quantité et proviennent essentiellement d’Asie. Évidement le gouvernement et les brésiliens de manière générale ne sont absolument pas sensibilisés à l’écologie et aucune ressource financière n’est mobilisée pour nettoyer la région où éduquer les populations à la préservation de l’environnement.

Bref, nous faisons connaissance avec Ruan, notre guide pour les prochains jours, qui parle un compréhensible mélange de français et d’espagnol et commençons réellement le trekking autour des 15h en plein milieu du désert.

Marche à travers les lagunes

Nous marchons seulement 3h le premier jour, au milieu des dunes et des lagunes, créées à la fois par les rivières souterraines et les eaux pluviales, et nous arrêtons dans l’une d’entre elles pour une courte baignade. Nous apprécions notre premier coucher de soleil dans le désert, par un temps un peu couvert et arrivons à l’Oasis de Baixa Grande où nous passerons notre première nuit.

Coucher de soleil à côté de Baixa Grande

Nous faisons alors connaissance avec la famille qui nous reçoit et leur ferme renfermant toutes sortes d’animaux : volailles, porcs, chèvres, chats… Nous dormirons dans un dortoir avec 4 autres personnes et dans des hamacs… sans moustiquaire ! Et ici, les moustiques, sont voraces !

Après une nuit peu réparatrice, nous attaquons le deuxième jour de trek. La marche est quasiment impossible entre 10h et 15h en raison de la chaleur massacrante, et nous partons aux alentours des 7h. Les paysages sont encore plus beaux que la veille, le sable de plus en plus fin, les lagunes de plus en plus nombreuses et à l’eau transparente. Nous faisons de nouveau une halte pour s’y baigner.

Puis nous arrivons sur l’Oasis de Queimada dos Britos, où nous passerons la deuxième nuit. Il n’est que 10h30 du matin. Nous nous restaurons et faisons une sieste dans des hamacs cette fois-ci pourvus de moustiquaire !

Nous repartons en fin de journée pour une balade dans l’oasis afin d’y découvrir ses habitants. Doudou se prend même à en aider quelques uns à soulever du bois. Nous arrivons au sommet de la plus haute dune du parc pour y contempler à nouveau le coucher du soleil.

Le retour dans l’oasis est plus compliqué en raison des brutales pluies torrentielles, et se passe dans la nuit, en marchant pieds nus dans des marécages vaseux. Allez, au lit ! Grosse journée demain.

Bonne nuit !

En effet, pour le dernier jour, il faut de nouveau éviter de marcher en plein cagnard, mais il faut aussi marcher pendant plus de 6h… Après un savant calcul, vous comprenez donc que nous nous sommes levés à 3h du matin pour débuter notre journée de trek en pleine nuit, à l’aide de frontales. Il n’a pas été possible de prendre de photo du désert de nuit et des centaines d’étoiles au dessus de nos têtes, mais croyez-nous c’était magnifique !

Nous admirons ensuite le lever du soleil et découvrons au fur et à mesure les étendues de sable et d’eaux que nous parcourions depuis plusieurs heures sans pouvoir les voir.

Difficile de tenir l’équilibre !

Cette fois, pas un nuage dans le ciel. Le soleil se lève vite et tape fort. Mais les panoramas sont encore plus magiques que la veille. Difficile de vous sélectionner un échantillon de cette splendeur.

Finalement, à l’issue de cette longue marche, un quad vient nous récupérer pour nous amener au village de Santo Amaro.

De là, nous retrouvons la ville de São Luis après un atypique voyage comprenant un premier 4×4, un bateau, un deuxième 4×4, puis un van. Pfiou ! Longue et éprouvante journée. Mais, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous découvrons la ville fourmillante en raison des fêtes de début juin qui précèdent la São João, et qui plus est un vendredi soir ! Grosse ambiance assurée !

Le lendemain nous profitons d’une journée de repos pour récupérer du trek dans le sable et déambulons dans le centre historique et ses marchés animés.

Nos mollets se font sentir à chaque montée mais nous parvenons quand même à rejoindre notre logement du soir, la Casa Frankie, une vielle demeure coloniale restaurée avec beaucoup de cachet.

En fin de journée nous dégustons quelques cachaças arrangées avant de porter notre choix sur la Caju et Cannelle et assistons à quelques danses de la São João.

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Trek dans la Vale do Pati

Afin de profiter à fond de la Chapada Diamantina, nous avons décidé de nous lancer dans un trek à travers la Vale do Pati, partie la plus reculée du parc. C’est un parcours très exigeant mais aussi l’un des plus beau treks du Brésil qui nous a plongés pendant trois jours au plus proche de la nature et de la faune locale.

Après les quelques randonnées en solitaires à Lençóis et Vale do Capão, nous nous sommes cette fois attachés les services de Caiuá, guide expérimenté et membre de l’Associação dos Conductores de Visitores do Vale do Capão, ou ACV-VC, l’association des guides de la vallée. La concurrence est rude entre les différentes agences des environs, mais passer par cette association nous a permis de trouver un guide dont nous étions sûr de la connaissance de la région.

Nous débutons le premier jour par un trajet en voiture de notre petit chalet au fond de la Vale do Capão. Le village de Bomba est le point où s’arrête la piste et où nous commençons à faire travailler nos jambes ! La journée débute par une bonne montée au sommet de laquelle s’offrent à nous les derniers panoramas de Capão.

Nous sommes maintenant sur le plateau qui mène à la Vale do Pati et le rythme est plus soutenu. Une nouvelle ascension nous amène sur une crête et nous découvrons des vues de la montagne la plus haute du parc d’un côté et du Morro Branco (le Mont Blanc local) et Morro do Castelo de l’autre.

Nous profitons d’une pause photo pour prendre soin des petits pieds de Pupuce qui souffrent dans leurs chaussettes peu adaptées. En plus de momifier ses petons, notre guide lui offre une paire de ses chaussettes qui la suivront pendant les trois jours du trek !

Enfin la randonnée agrémentée d’autres panoramas se conclut par une descente bien raide jusqu’au fond de la vallée.

La Vale do Pati était autrefois tournée vers l’agriculture avec des plantations de bananes et café (on y a produit le meilleur café du Brésil). Mais les cultures ont été détruites suite à des promesses de subventions du gouvernement qui n’ont jamais été versées et les habitants ont peu à peu déserté l’endroit. Ce n’est que récemment, depuis la création du parc national, que des familles se sont réimplantées en se tournant vers le tourisme et l’accueil des randonneurs.

C’est chez une de ces familles que s’achève donc notre première journée. L’auberge se remplit petit à petit à mesure que l’heure du dîner approche… Nous partageons avec deux autres groupes un buffet gargantuesque qui nous fait oublier nos maigres sandwichs au fromage du déjeuner ! 😋Enfin nous nous réfugions dans notre petite chambre, non sans avoir affronté une araignée énorme dans les sanitaires communs et un scorpion géant caché dans nos chaussures et dont nous ne sommes toujours pas sûr qu’il était inoffensif… 😰

Le lendemain c’est réveil à 4h grâce aux coqs de la basse-cour que nous avions repérés la veille. Nous attendons le petit-déjeuner en somnolant. Encore une fois les portions sont généreuses et nous nous régalons de fruits, gâteaux et cuscuz (couscous brésilien !). Avant de partir nous nous étonnons de la couleur jaunâtre de l’eau filtrée de la vallée qu’il va bien falloir boire ces prochains jours…

Nous passons la matinée à suivre le lit d’une rivière ponctué de plusieurs cascades.

Une d’entre elles nous donne l’occasion d’essayer la baignade dans une piscine naturelle ! Malgré sa couleur et sa température l’expérience nous fait du bien et nous repartons en sautant de caillou en caillou sans nous douter de la suite de la journée…

Lors d’un passage éclair à notre pousada du soir pour alléger nos sacs et se détendre un peu, nous voyons arriver des mules chargées de victuailles. La Vale do Pati est tellement inaccessible qu’il faut 4 heures de trajet pour aller s’approvisionner au village le plus proche !

Nous attaquons enfin la difficulté de la journée : le Morro do Castelo ! C’est un col hors catégorie qui met à rude épreuve nos gambettes (surtout celles de Pupuce 🤣). Cette fois en plus des vues sublimes nous expérimentons la traversée d’une grotte dont le noir et silence total sont assourdissants.

Pause déjeuner bien méritée au sommet du rocher et nous redescendons en faisant la course avec le guide pour profiter du confort (très relatif) de notre pousada.

Le dernier jour nous engloutissons notre breakfast tels des randonneurs accomplis et nous prenons soin des ampoules de Bérénice avant de repartir à travers des plantations qui rappellent des paysages asiatiques. Nous nous laissons convaincre par Caiuá et optons entre deux passages pour la montée la plus raide. Grosse erreur : il s’agit encore d’un piège qui va presque achever nos jambes avant la fin du trek.

Nous venons difficilement à bout de la difficulté de la journée et mettons le cap sur la cascade de Cachoeirão qui n’a pas grand chose à envier à la Cachoeira da Fumaça, on vous laisse juger.

Après la pause sieste / baignade / déjeuner, nous repartons à travers le plateau en direction de Guiné, village par lequel nous sortons de la Vale do Pati et achevons notre trek.

Plateau de la Vale do Pati en direction de Guiné

De retour à Palmeiras, nous retrouvons avec grand plaisir la sensation d’une douche chaude et fêtons notre retour à la civilisation avec une traditionnelle bière gelée. Les pieds de Bérénice vont bien et nos jambes sont un peu courbaturées, mais nous avons des images inoubliables plein la tête !

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Arrivée dans la Chapada Diamantina

Nous quittons Salvador dans la matinée et arrivons après 7 heures de bus dans le charmant petit village de Lençóis, d’où partent de nombreuses randonnées dans la Chapada Diamantina.

Lençóis c’est donc un endroit touristique on s’en doute, qui comme souvent est assez calme voire désert en journée et ne se réveille que le soir lorsque les touristes reviennent de leurs treks respectifs.

Nous avons choisi de faire une longue randonnée à la découverte des cascades de Sossego et de Ribeirão. On nous avait prévenu que le sentier n’était pas bien balisé et qu’il était plus prudent de prendre un guide pour la journée afin d’éviter de se perdre… mais que neni ! Doudou muni d’une super application de randonnée et moi lui faisant une confiance aveugle, nous décidons de partir seuls !

Mais évidemment… nous n’avons fait que nous perdre ! La randonnée a probablement duré 2 bonnes heures de plus que nécessaire. Nous nous sommes pris à escalader de gigantesques rochers infranchissables au milieu du lit de la rivière sans penser 2 secondes que nous puissions être hors sentier…

Bref, on a bien ri mais c’était fatiguant… et les cascades magnifiques en valaient la peine ! Il n’était malheureusement pas recommandé de se baigner dans les piscines naturelles en raison du risque de parasitose digestive mais de toute façon la couleur noirâtre de l’eau ne donnait pas tellement envie…

Après notre court séjour à Lençois, nous nous mettons en route vers la Vale do Capão, porte d’entrée pour faire un trek dans la Vale do Pati. Cette fois-ci le village se résume à quelques rues ensablées désertes, non éclairées le soir, permettant de commencer à s’imprégner du climat local et des journées qui nous attendent.

Nous logeons dans un petit chalet excentré du village avec une vue imprenable sur les montagnes.

Le premier jour nous partons en excursion à la découverte de la cascade Fumaça (deuxième cascade la plus haute du pays) pour se mettre en jambes avant notre séjour dans la Vale do Pati. Ce n’est pas tant la cascade qui est impressionnante que le panorama incroyable qui s’offre à nous une fois en haut. Attention ça donne le vertige ! 🙈

Le soir, après avoir marché 30 minutes dans la nuit avec nos frontales, nous parvenons à déguster la seule spécialité du coin : les pizzas intégrales végétariennes ! Aussi bien salées que sucrées, nous dégustons un étonnant et délicieux mélange de pizza au fromage, bananes, cannelle et miel… un régal !

Pizza intégrale végétarienne

Nous rencontrons le soir Caiuá, notre guide pour l’excursion des 3 prochains jours en pleine immersion dans la Vale do Pati, qui par chance parle un excellent français. Doudou lui fait comprendre que nous sommes de grands sportifs et qu’il ne faut pas avoir peur de nous en faire faire au maximum… 🙄 suite dans le prochain article !