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Eleostralie

Nous déposons cette fois sans encombre notre jolie voiture chez le loueur. Nous restons 2 jours à Brisbane car c’est ici que nous récupérons Eleo venue tout droit de Londres pour nous voir (et passer de supers vacances par la même occasion). Nous découvrons la ville de Brisbane : son centre animé, les bords de rivières fréquentés des joggers, son jardin botanique, sa galerie d’art moderne et bien évidemment ses recommandations gastronomiques !

Après avoir fait ses premiers achats touristiques, nous traînons Eleo (endormie sous l’effet du décalage horaire) chez Ze Pickles, une institution locale en matière de Burgers délicieux et bières bon marché, une franche réussite ! Mais on ne traîne pas à se coucher, demain le reste de l’aventure commence !

Nous récupérons donc au petit matin notre nouveau moyen de locomotion. Nous l’appellerons « la Rolls Royce des camping-cars ». Cette fois bien plus grand et luxueux que le précédent, ce Maui deviendra notre prochain lieu de vie pour les 10 prochains jours. Et cette fois ci, on espère qu’il ne lui arrivera rien…

Après avoir fait le plein de victuailles et breuvages chez Coles, nous démarrons notre première journée tous ensemble par une petite balade dans le parc national de Tamborine. A défaut d’avoir pu y observer des ornithorynques, nous avons inauguré notre table de camping et avons pu nous ressourcer au milieu des palmiers !

Nous repartons ensuite en direction de Gold Coast et la fameuse plage de Surfers Paradise. La plage, bien qu’appréciée des surfers se trouve à l’ombre des nombreux buildings bordant la côte et ne nous donne pas l’envie de nous y attarder. Nous reprenons donc la Rolls en direction de notre premier lieu de camping.

Le lendemain nous nous rendons à Burleigh Heads, une ville un peu au sud de Gold Coast, mais où il est cette fois très agréable de se promener notamment sur son immense plage et dans son parc national. Eleo aperçoit non sans émotion ses premières baleines depuis la côte, un grand moment de joie. L’eau étant un peu fraîche pour pouvoir s’y baigner, nous nous rendons dans la soirée dans la ville de Byron Bay.

Nous débutons notre découverte de la ville par son phare, d’où il existe une vue imprenable sur la baie. Nous apercevons de nouveau quelques baleines au loin, mais surtout un énorme serpent juste derrière les barrières de sécurité (je vous jure qu’il était bien plus grand en vrai que sur la photo !).

Comblés par le panorama, nous prenons la direction de notre nouveau lieu de camping pour la nuit. Cette fois le camping est situé directement en bord de mer, nous en profitons pour prendre notre Ti-Punch devant le coucher de soleil mais aussi notre Ti-dèj devant le lever du soleil. Magique…

Nous nous baladons dans la ville, connue pour ses influences hippies, et son esprit zen. Ici, reigne un climat paisible et tranquille, malgré les nombreux magasins et restaurants pour touristes. Nous profitons de ses plages après un bon Frozen Yogourt, première baignade australienne pour Eleo ! 🤗

Malheureusement le planning est serré et nous ne pouvons pas profiter plus de Byron Bay que nous quittons pour Emerald Beach. Et là, à notre arrivée, nous attendent sagement quelques dizaines de kangourous 🦘 qui broutent tranquillement l’herbe pendant que l’un d’entre eux (que nous surnommons « le guetteur ») surveille que rien ne vienne perturber la troupe. Il nous fixe longuement, stoïque, et est un peu effrayant il faut l’avouer… mais nous prenons le risque de nous approcher lentement vers le troupeau pour faire de belles photos ! Ce n’est que plus tard que nous lirons le panneau de sécurité recommandant de ne jamais s’approcher des troupeaux de kangourous, encore moins quand ils mangent et encore moins en se mettant à l’heure hauteur… Nous sortons indemnes et joviaux de cette aventure et allons trouver un endroit pour se reposer.

Nous trouvons en effet un authentique camping à Moonee Beach où il fait bon se prélasser avec son chien, et avec une vue imprenable sur la mer au lever du soleil. Nous repartons ensuite vers la ville de Coffs Harbour où c’est jour de marché, pour enfin arriver à Port Macquarie.

Cette dernière est bien connue de la région pour être la seule ville au monde qui possède un hôpital pour koalas. Les koalas sont effectivement une espèce protégée et beaucoup sont retrouvés sur le bord de route ou dans les forêts en mauvais état. Les principales raisons: la maladie infectieuse du Chamydia, les accidents de route, mais aussi les nombreux feux de forêt. Les employés de l’hôpital sont essentiellement des volontaires qui aident à soigner et nourrir les koalas. Une fois rétablis, la plupart d’entre eux sont relâchés dans la nature, alors que d’autres peuvent garder un état de santé précaire les contraignant à rester dans le centre de manière plus prolongée, en raison des risques qu’entrainerait un retour dans leur monde sauvage. C’est le moment pour Eléo de prendre de jolies photos de ces adorables boules de poils et ramener de nouveaux souvenirs !

La journée du lendemain est consacrée à une magnifique marche de 3h dans le Booti Booti National Park. La balade n’aura pas été choisie uniquement en raison de son amusant nom, mais surtout pour la diversité de ses paysages. Nous traversons sables et jungle en finissant par un paisible lac aux couleurs turquoises où les gens du coin s’adonnent à la pêche. Nous récompensons nos efforts par un bon déjeuner et une dernière après midi plage.

Et oui demain on rentre dans les terres pour le moment tant attendu de cette étape !

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Surfing is life, the rest is details

Nous reprenons la route en direction d’Agnes Water un peu plus au sud sur la côte. Cette étape est la plus longue de notre road trip et nous avons malheureusement peu de temps pour nous arrêter. Nous faisons tout de même un détour pour aller admirer les magnifiques plages dorées de Cape Hillsborough. C’est également une bonne occasion pour Pupuce d’expérimenter la conduite à gauche !

A Agnes Water nous avons de nouveau privilégié un Airbnb plutôt qu’une auberge de jeunesse et bien nous en a pris… Nous sommes accueillis en début de soirée par Tarlie qui s’occupe d’une maison immense. Nous découvrons que notre hébergement est situé dans une copropriété écolo qui dispose d’un accès à une plage privée, une piscine à débordement avec vue sur la mer, des terrains de tennis… 😳Ni une ni deux, nous décidons le soir-même de prolonger notre séjour d’une nuit pour profiter de la propriété et ses environs.

Après une bonne nuit de sommeil pour digérer le trajet, nous partons découvrir le petit village d’Agnes Water et sa magnifique plage de sable fin. Il règne ici une atmosphère des plus tranquilles en accord avec les nombreux surfeurs qui attendent la vague non loin du rivage.

Agnes Water Main Beach

Sur la route nous faisons connaissance, au prix d’un freinage d’urgence, avec notre premier kangourou en liberté !

Kangourou vivant au bord de la route

Nous concluons notre journée par un superbe coucher de soleil dans la ville de Seventeen Seventy fondée par James Cook en… 1770. Pour la petite histoire, l’illustre explorateur britannique débarque en Australie sur la côte est après une première découverte par les Hollandais en 1606.

Coucher de soleil à 1770

Avant de quitter Agnes Water nous décidons de nous initier au surf en prenant un cours particulier avec Tarlie. Après quelques exercices sur le sable, nous sautons sans relâche pendant plus d’une heure sur la moindre vaguelette avec plus ou moins de succès ! Nous n’avons malheureusement pas d’images immortalisant notre performance (la photographe du club ne s’est jamais levée…) mais croyez nous sur parole : nous sommes maintenant de véritables surfeurs ! 🏄‍♀️🏄‍♂️

Sur la route en direction d’Hervey Bay, nous faisons une pause culture en nous arrêtant à Bundaberg pour visiter la distillerie de rhum. Elle produit plus de la moitié du marché australien et son icône est un ours polaire surnommé Bundy. La ville dispose d’autres atouts comme ses plages bien sûr, et les tortues de mer qui viennent s’y reproduire.

Hervey Bay est connue pour être un point de départ de croisières pour observer les baleines ou visiter Fraser Island. La ville est calme et la moyenne d’âge des habitants assez élevée. Nous profitons de son front de mer et d’une immense jetée avant de partager notre soirée avec Wendy, notre hôte du jour qui nous fait la conversation devant Australia’s Got Talent (équivalent de notre La France a un Incroyable Talent).

Le matin nous croisons son mari, Rob, revenu dans la nuit d’une course de moto à laquelle il participe en tant que mécanicien. C’est l’occasion d’un échange sympathique entre motards. Puis nous mettons le cap sur Noosa, station balnéaire huppée au dessus de Brisbane.

Nous trouvons la ville très agréable : un mélange entre plages magnifiques, parcs offrant de moult possibilités de balades et un centre ville vivant avec de nombreux cafés et magasins. En randonnant nous admirons les points de vue de la côte et l’embouchure de la Noosa River.

Nous complétons notre bestiaire australien par des dauphins au large, des varans à proximité des sanitaires et un troupeau de paisibles kangourous non loin de notre hébergement.

Nous prenons un verre devant le coucher de soleil sur la Noosa River avant de profiter durant la préparation du repas de quelques chansons sur l’histoire de l’Australie et des aborigènes. Nos hôtes ne dorment pas de la nuit car les incendies de forêt qui ravagent l’Australie en ce moment menacent certains de leurs amis.

Heureusement rien de grave ne se produit durant la nuit et le matin nous partons sereinement pour Brisbane, non sans avoir profité de quelques histoires aborigènes supplémentaires.

Histoires aborigènes pour accompagner le petit déjeuner
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Le paradis blanc

Nous quittons le Northern Territory pour Queensland, état situé au nord-est du continent. L’avion nous dépose dans la ville de Cairns, dans laquelle nous ne nous attardons pas. Nous récupérons notre nouveau moyen de locomotion, cette fois plus maniable que le précédent et commençons à descendre le long de la côte. Notre première et courte étape sera la petite ville de Mission Beach, où nous logeons dans une accueillante auberge de jeunesse. L’intérêt de la ville se résume à une immense étendue de sable fin, déserte, que nous parcourons rapidement avant de reprendre notre carrosse.

Nous stationnons ensuite à Townsville, d’où nous prenons un ferry pour rejoindre l’île de Magnetic Island. Alors que tout le monde sur place circule en voiture « topless », notre budget de backpackers nous limite à nous véhiculer à pied et avec des navettes aux horaires irréguliers ! Le soir de notre arrivée nous réussissons à approcher des wallabies des rochers, la plus petite espèce de wallaby. Il faut avouer qu’ils sont mignons !!

La rude journée du lendemain est consacrée à se promener de plages paradisiaques en plages paradisiaques ! Nous avons également eu la chance de croiser quelques koalas dans leur habitat naturel avant de reprendre le bateau en direction du continent.

Nous arrivons le soir même dans la ville d’Airlie Beach. Le confort sommaire et les prix peu économiques des précédentes auberges de jeunesse nous poussent à nous loger cette fois dans un Airbnb, chez une australienne, originaire des Philippines, et qui met sa grande maison entièrement à disposition de ses invités.

Le principal attrait de la ville d’Airlie Beach est d’avoir accès, via des tours organisés, aux bien connues Whitesunday Islands. Nous décidons de faire ce tour à bord d’un magnifique voilier, et ce sera sans regret ! Nous croisons durant notre navigation dauphins, tortues et baleines en pleine période migratoire.

Le navire nous dépose sur la plage de Whitehaven. Il faut admettre que la vue d’en haut est à couper le souffle… Les images valent mieux que les mots, je vous laisse découvrir.

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I wallabie startin something

Nous poursuivons notre épopée australienne avec plein de nouveaux jeux de mots en tête certes, mais également une grande hâte de découvrir la suite.

Nous prenons la route pour le Litchfield National Park, situé à une bonne centaine de kilomètres au sud de Darwin. Le dicton local dit « Kaka-don’t, Litchfield-do » (en référence au parc Kakadu si vous suivez toujours) et nous nous attendons donc à en avoir encore plus plein les yeux.

Nous débutons la découverte du parc par la Walker Creek. Au cours d’une petite heure de marche dans le bush, on peut apercevoir 8 petites piscines naturelles formées par de nombreuses chutes d’eau. L’australien n’aimant pas beaucoup marcher, nous avons la chance de nous retrouver seuls dans cet environnement idyllique ! Autre bonne nouvelle, la baignade est considérée non dangereuse en l’absence de crocodiles dans cette région. Nous nous baignerons donc simplement avec un adorable varan.

Nous poursuivons l’après midi vers le lieu-dit nommé Cascades, où les cascades sont peu impressionnantes comparées à celles que nous verrons plus tard (suspense…) mais la balade y est quand même bien agréable !

Nous terminons la journée aux Wangi Falls, une des attractions les plus prisées du parc. Cette fois la cascade s’élève à une centaine de mètres de hauteur et se déverse dans une piscine naturelle géante bordée d’une forêt luxuriante. Le cadre est somptueux et la baignade également autorisée. Toutefois, nous n’en profitons pas, l’eau peut être vraiment très froide et la température retombe vite en fin de journée.

Nous campons au camping des Wangi Falls pour la nuit. Nous avons l’agréable surprise de préparer notre repas du soir à côté d’une maman wallabie et son bébé (de petits kangourous quoi). Bref, on kiffe !

Après une nuit bien fraîche, nous poursuivons la découverte du parc par les Tolmer Falls, une chute d’eau impressionnante se jetant dans une profonde gorge habitée de chauves souris, les Tjaetaba Falls, au cadre moins enchanteresque et un billabong asséché et infesté d’énormes mouches piqueuses.

Nous arrivons en fin de matinée au camping du soir pour y réserver notre place en avance. C’est effectivement vendredi, et beaucoup d’australiens viennent passer le week-end dans le parc. Les places sont donc très prisées. Euphoriques devant tant d’anticipation nous trouvons une énorme place et nous y garons un peu dans la précipitation… Crac ! Ne serait-ce pas le bruit d’un arbre qui aurait abîmé la carrosserie de notre beau véhicule de location… ? L’euphorie disparaît très rapidement. Les tentatives visant à taper la carrosserie par l’intérieur du véhicule pour lui redonner sa forme initiale s’avèrent infructueuses. Bref, il ne nous reste qu’à essayer de profiter de l’après midi pour penser à autre chose ! Nous visitons donc les Florence Falls et le Buley Rockhole. De nouveau les paysages sont saisissants mais nous y sommes cette fois moins seuls qu’en pleine semaine. Nous retrouvons après une courte baignade, notre campement, notre camionnette (tombée entre temps en rade de batterie) et un bon verre de vin.

Nous nous levons le lendemain aux aurores, le programme de la journée est chargé : retourner sur Darwin, faire le plein d’essence le moins cher possible, regonfler les pneus qui avaient été dégonflés suite à notre embourbement, refaire le plein de gaz, recharger la batterie du véhicule, racheter une serviette de bain (lamentablement déchiquetée lors d’une tentative d’extraction de notre véhicule du sable), et surtout rendre notre véhicule au loueur… Finalement l’ensemble des missions se passe bien et nous décidons de nous arrêter dans une grande surface pour y acheter la fameuse serviette. Au moment de se garer : SCRRIIICHH. Ne serait-ce pas le bruit du toit de notre véhicule de 3m de hauteur qui aurait rencontré le toit du parking de 2.5m de hauteur ? Cette fois on est cuits… nous nous imaginons déjà devoir verser un montant exubérant au loueur, arrêter précocement notre voyage, vendre nos vêtements pour survivre. Le sentiment d’euphorie de la veille s’est transformé en une profonde mélancolie. Et en plus, on ne trouve pas de serviette, c’est le pompon ! Nous nous dirigeons, bredouilles, en direction du loueur, la boule au ventre, avec la stratégie de tout nier en bloc (malins !). A notre arrivée aussi naturelle que possible, nous sommes reçus par une stagiaire (bien trop petite en taille pour avoir une visibilité sur le toit) : « Everything was ok with the vehicule? Nothing to signal with the roof ? ». Nous : « Yes, everything was perfect, nothing to say about the roof ». Concernant l’enfoncement de la carrosserie arrière, nous avons eu droit à un « oh ça devait déjà être là avant ! ». Et voilà. Qui aurait pu penser que nous nous en tirerions aussi bien? L’euphorie revenue nous nous dirigeons vers notre hôtel et fêtons à coup de pintes et de nourriture bien grasse cette victoire !

Nous partons le lendemain à la découverte de la ville, son front de mer et ses marchés. Nous admirons, bien entourés, le coucher de soleil depuis la plage avant d’aller se coucher.

Demain, on prend l’avion pour Cairns !

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A nous les kangourous !

C’est donc sur le continent australien que nous avons choisi de poursuivre notre aventure. Budget serré de tour du mondistes oblige, nous avons dû déployer des trésors d’ingéniosité et réfléchir à des façons alternatives de voyager pour pouvoir nous permettre ce rêve.

Nous abordons notre nouvelle étape par le Northern Territory. A cette époque de l’année c’est la saison sèche dans le nord du continent et de nombreuses routes et chemins sont facilement accessibles aux visiteurs. Afin d’être autonomes dans les parcs nationaux, nous avons choisi de camper et de nous déplacer à bord d’un magnifique campervan ! Sitôt débarqués à Darwin, nous prenons possession de notre carrosse et avec des victuailles pour une semaine, nous mettons le cap vers le bush australien.

Le Kakadu National Park est notre premier stop pour deux nuits. Nous arrivons en fin de journée au visitor center pour récupérer des cartes et nous renseigner sur les dernières consignes de sécurité auprès des rangers. Nous choisissons d’élire domicile dans un camping de Jabiru, la première bourgade sur notre chemin. Nous prenons l’apéro en admirant le coucher de soleil avant d’inaugurer notre cuisine et notre chambre qui sont bien entendu la même pièce.

Le lendemain nous remontons vers le site aborigène d’Ubirr pour admirer des peintures rupestres. La conservation de ces oeuvres primitives malgré leur grand âge est impressionnante mais les motifs sont quelque peu répétitifs et nous trouvons au moins autant d’intérêt dans les paysages de savane qui renvoient à certaines scènes du Roi Lion.

La faune du parc est farouche et il n’est pas évident de débusquer nos hôtes. Nous faisons néanmoins connaissance avec des crocodiles d’eau douce qui justifient les nombreuses pancartes interdisant la baignade ! Des panneaux alarmants il y en a d’ailleurs beaucoup…

D’autres parties sont plus rocailleuses et nous permettent d’entretenir nos talents de grimpeurs !

Après une journée bien remplie, nous descendons vers le sud du parc afin de rejoindre un campement un peu plus nature que celui de la veille. Pour accéder au Sandy Billabong, c’est son nom, un véhicule 4×4 est recommandé mais non obligatoire. La nuance nous paraît importante et nous lançons notre campervan deux roues motrices dans l’aventure ! La piste est légèrement chaotique mais il est impossible de faire demi-tour une fois lancé… Nous poursuivons tant bien que mal, les yeux rivés sur le revêtement et les arbres qui bordent le chemin, tandis que le GPS décompte les mètres qui nous séparent de l’arrivée. Et c’est bien évidemment à moins de 500 mètres du but que nous nous ensablons lamentablement…

Nous avons moins d’une heure avant la tombée de la nuit, il n’y a pas une seconde à perdre : nous commençons à creuser à la pelle à poussière pour désensabler les roues. Quelques marches arrière et avant plus tard, nous réussissons à nous enfoncer encore plus profondément. Au bord du désespoir, nous sommes miraculeusement rattrapés par un groupe d’espagnols qui eux ont eu la judicieuse idée de louer des 4×4. Nos compagnons, forts sympathiques mais au final aussi incompétents que nous en désensablement, se creusent la tête et tentent avec nous diverses solutions : mettre des branches sous les roues, soulever le van, le pousser, le remorquer à l’aide d’une cordelette qui casse net à la première traction… Rien ne passe !

Il fait déjà sombre et nous nous apprêtons à passer la nuit sur le chemin quand la cavalerie arrive ! Des espagnoles reviennent du campement voisin avec deux solides gaillards directement sortis de l’outback australien. Ils ont semble-t-il vu dans notre mésaventure un moyen d’occuper leur soirée. Après une efficace étude de la situation, ils attachent notre véhicule à leur engin, dégonflent un peu nos pneus et nous offrent des bières avant de nous remorquer sur quelques mètres et nous sortir de notre mer de sable ! Quelques verres, remerciements et conseils avisés plus tard, nous passons la soirée avec nos amis espagnols sous un magnifique ciel étoilé.

Le lendemain matin la route en sens inverse se passe sans encombre et nous passons la journée à explorer d’autres chemins, à pied cette fois, admirer de nouvelles peintures et observer les animaux du parcs regroupés autour de point d’eau presque asséché.

Le soir nous sortons de Kakadu et nous arrêtons à Pine Creek au Lazy Lizard pour goûter à l’ambiance d’un pub local. De sa terrasse nous avons la chance de voir un envol de chauve-souris.

Nitmiluk National Park, quelques centaines de kilomètres au sud de Kakadu est le second parc de notre road-trip. Les attractions principales sont les Katherine Gorges le long desquelles on se balade sous un soleil de plomb. Heureusement au fond des gorges la température est plus clémente et on peut même tenter de se baigner.

Les autres sentiers du parc se parcourent en plusieurs jours mais nous ne sommes pas équipés pour camper en pleine nature. Nous décidons de continuer à descendre pour dormir dans Elsey National Park plus au sud. Il est moins fréquenté que ses voisins et nous sommes seuls à nous balader le matin suivant. Des sources thermales sont un des attraits de la région et nous nous baignons dans les Bitter Springs et leur eau cristaline…

Nous sommes déjà à la moitié de notre semaine dans le Northern Territory et il est temps d’entammer la remontée vers Darwin. Sur le chemin nous nous attardons aux Edith Falls au niveau de Nitmiluk Park. Encore une occasion de se baigner en pleine nature dans un cadre idyllique…

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Derniers jours à Sumatra

Nous sortons de notre immersion en pleine jungle indonésienne pour nous rendre au lac Toba, une des principales attractions de Sumatra. La lecture de nombreux blogs et articles nous a mis en garde sur la longueur du voyage qui symbolise à lui seul les difficultés de se déplacer sur l’île. Mais je vous avoue que nous avons quand même été surpris par un voyage haut en couleurs !

Notre objectif de fin de journée c’est la ville de Tuk-Tuk qui se situe sur l’île de Samosir, au centre du lac. Par crainte de rater le dernier ferry, nous optons pour un trajet uniquement par voie terrestre (l’île est également reliée à la rive sud par un pont).

Le périple débute à nouveau par un réveil aux aurores pour trouver un labi-labi en direction de Kutacane, la ville la plus proche disposant d’une gare de bus. Nous attendons quelques minutes en face de notre guesthouse sans trop savoir quel véhicule interpeler. Un gentil monsieur nous indique la cour de la maison d’à côté où un pickup qui semble pouvoir accueillir des passagers est effectivement garé. Ni une ni deux, nous voilà installés contre une énorme enceinte dans la benne du véhicule, en attendant que le chauffeur finisse de prendre sa douche. Quelques minutes plus tard nous voilà lancés sur des routes sinueuses au son d’une musique techno indonésienne, pas forcément désagréable au début, mais finalement quelque peu répétitive. Les passagers montent et descendent et semblent s’amuser de notre présence.

A bord d’un labi-labi

Arrivés à Kutacane, notre sympathique chauffeur se débrouille pour nous déposer à la gare où nous trouvons le « comptoir » de la compagnie qui nous a été recommandée. A peine le temps d’avaler un café noir que nous voilà repartis, seuls dans notre mini-bus. Quel luxe ! Le trajet pour Sidikalang où nous devons faire notre prochain changement s’annonce de tout repos…

Fausse joie ! Nous nous arrêtons cinq minutes plus tard pour prendre des passagers et de nombreux paquets ou sacs de céréales. La pause s’éternise mais nous repartons après une bonne demi heure de cigarettes et discussions. Enfin le trajet est lancé !

Grossière erreur… Au lieu de continuer sur la route principale, le chauffeur décide de naviguer dans les petits villages du coin pour s’assurer que chaque espace de son véhicule soit comblé par un passager, un sac ou un animal. Nous accueillons à bord de notre arche des oiseaux, des oies mais surtout un troupeau d’une vingtaine de chèvres qui finirons dans des caisses et paniers d’osier sur le toit. Je mets la vidéos de l’embarquement de côté pour les âmes les moins sensibles, mais je vous avoue avoir eu une pensée pour Brigitte Bardot durant la manoeuvre.

Les cris des chèvres se font plus diffus à mesure du voyage (ou peut-être nous nous y habituons nous). Mais les odeurs de durian ou d’animaux sont bien présentes. Nous consommons également un bon paquet de cigarette grâce à nos amis fumeurs qui s’arrangent pour maintenir en permanence une clope allumée dans le bus (ah oui il est possible de fumer n’importe où en Indonésie…).

Nous arrivons enfin à Sidikalang après de longues heures de routes montagneuses. Nous attendons un bus local en discutant avec un étudiant qui nous prend sous son aile et nous aide à trouver notre prochain véhicule. Durant les cinq minutes que dure le trajet, nous sommes pris en photo une bonne centaine de fois par deux jeunes filles. Nous prenons enfin place à bord d’un mini-bus pour l’île de Samosir, cette fois plus confortable. Le conducteur n’étant visiblement pas pressé de finir sa journée, nous patientons une petite heure avant de décoller.

Les transports en commun à Sumatra

Les vues de la descente vers le lac sont magnifiques et nous commençons à nous projeter vers une fin de voyage sans encombre. Malheureusement Pangururan, la première ville de l’île, située à une quarantaine de kilomètres de Tuk-Tuk, est le terminus du bus. Nous trouvons un taxi partagé qui attend encore quelques passagers avant de partir. L’attente est moins longue que prévue et nous partons alors que la nuit tombe en direction de notre hébergement.

Encore raté : à mi-parcours c’est la crevaison… Tout le monde descend et observe ou encourage le chauffeur qui s’active pour changer la roue à la lumière des téléphones. Nous repartons pour le dernier tronçon et on nous dépose enfin à notre hôtel vers 20h, après 13 heures de transports. Nous avalons notre repas et nous réfugions dans notre bungalow batak pour profiter d’une bonne nuit de sommeil pour nous remettre de nos émotions !

Autant le dire tout de suite, Tuk-Tuk et le lac Toba nous ont quelque peu déçus. La ville est très orientée vers le tourisme et offre peu de vie locale, la baignade ne nous a pas tenté et les quelques maisons ou palais bataks accessibles en scooter ne sont pas très impressionnants. Nous avons donc profité du calme de nos hébergements pendant deux jours pour planifier la suite de notre voyage et nous reposer. Nous retrouvons dans notre guesthouse Lionel que nous avions croisé à Pulau Weh chez Monster Divers.

Nous quittons Tuk-Tuk à bord d’un ferry pour le port de Parapat sur la rive nord du lac. Cette fois pas de trajet chaotique à bord de transports locaux, nous partageons un véhicule avec quatre autres personnes pour rejoindre directement la dernière étape de notre voyage en Indonésie : la ville de Berastegi. Trois heures suffisent à rejoindre notre hôtel et les vues du lac sont à nouveau magnifiques.

La ville est un lieu de villégiature pour les habitants de Medan qui se situe juste au Nord. La région est très agricole et les marchés très fournis. Il y a de nombreux restaurants ou stands de cuisine locale le long de l’artère principale et une animation sympathique le soir venu.

Champs autour de Bersategi

Nous prenons le temps d’apprécier l’ambiance de la ville le premier jour et partons à découverte du mont Sibayak le lendemain. Il culmine à 2212 mètres et est très facile à gravir comparé aux volcans de Java. Plutôt que de partir du village et de faire une partie de la marche le long d’une route, nous prenons un scooter et nous rendons directement au point de départ de la randonnée. Une heure suffit à rejoindre le sommet mais le chemin est très varié et combine jungle et paysage plus aride. Mais c’est surtout le cratère qui est le plus impressionnant : des émanations de souffre jaillissent à divers endroits et les vues sont imprenables !

Après être redescendus nous visitons des villages bataks aux environs. Certaines maisons en toits de chaume sont très bien conservées et habitées.

Le soir nous bouclons notre visite de l’indonésie par des brochettes de saté pour commémorer notre premier repas à Java, le lendemain nous partons pour Kuala Lumpur !

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Il en faut peu pour être heureux… !

Nous décidons de changer complètement de décor et nous dirigeons vers le tout petit village de Ketambe pour une expérience inoubliable dans la jungle du parc national du Gunung Leuser. Nous logeons dans la très authentique Friendship Guesthouse.

Cette fois-ci, impossible de se passer d’un guide puisque nous partons pour 2 jours de trek dans la jungle. Nous faisons donc la connaissance de Rudy qui nous guidera les prochaines 48h avec plein d’énergie et d’enthousiasme et embarquons dans notre aventure Sancho, un voyageur espagnol rencontré la veille dans le bus de nuit. L’attraction principale de cette expérience est de pouvoir observer des orang-outans dans leur milieu de vie naturel. Mais l’immersion complète dans la jungle et notamment de nuit est également une aventure à part entière.

La première matinée, nous enfilons nos chaussettes anti-sangsues et nous familiarisons avec la nature en découvrant des arbres aux formes incongrues. Nous sommes très contents d’apercevoir (d’un peu loin, certes) un orang-outan femelle avec son petit au bout de la première heure de marche. Il n’y a effectivement qu’une quarantaine d’orang-outans dispersés dans la partie de jungle que nous explorons et ce n’est pas si simple de les apercevoir et encore moins de près ! Nous faisons ensuite une pause pour le déjeuner dans un campement en bord de rivière puis repartons dans l’espoir de pouvoir en apercevoir de plus près.

L’après midi nous marchons 2/3 heures dans la jungle équatoriale verte et luxuriante à travers lianes, moustiques, cris d’oiseaux et de singes, le tout sous une humidité ambiante difficile à supporter. Finalement alors que nous allions retrouver, penauds, notre campement du soir, nous retombons nez à nez avec une maman orang-outan et son bébé. Cette fois, nous les voyons de très près ! Ils se balancent d’arbre en arbre grâce à leurs longs bras avec une particulière dextérité. Le spectacle de la mère qui tord un arbre pour frayer un chemin à son enfant est assez émouvant !

Ravis de cette première journée nous retrouvons donc notre « campement » pour la nuit en bord d’eau, mais complètement vide ! En quelques minutes, Rudy (aidés par les téméraires Doudou et Sancho) tend 2 bouts de plastiques au dessus de branches d’arbres plantées dans le sol. Et hop, ça fera l’affaire pour cette nuit ! Le temps que le repas se prépare (ça aura pris tout de même 3 heures !), nous nous décrassons dans la rivière, surveillés par les macaques et les Thomas leaf monkeys aux alentours.

Le repas sera finalement un pur festin à base de riz, légumes, poulet frit, tempura, tofu aux cacahuètes ! Nous nous couchons, repus, tous sous la même tente pour la nuit. Si Doudou dort en toutes circonstances, ça aura été plus difficile pour Sancho et moi ! La dureté du sol, les insectes volants sous la tente, le bruit éclatant de la pluie sur le plastique, les cris des animaux, sans compter notre guide qui a une fâcheuse tendance à parler pendant son sommeil… Bref, la nuit n’aura pas été très reposante. Nous avalons notre homemade banana pancake et repartons dans notre périple !

Le matin au réveil nous découvrons des singes difficiles à apercevoir d’habitude : les gibbons ! Une espèce au cri particulièrement puissant et qui se cache dès qu’elle entend le moindre bruit. La journée commence bien ! Nous poursuivons ensuite notre route vers des sources naturelles d’eaux chaudes créées par un volcan à proximité. Attention à ne pas se tromper d’endroit pour se baigner car la température de l’eau approche parfois les 90 degrés ! D’ailleurs certains ont eu la bonne idée d’y faire cuire leurs œufs…

Après une nouvelle pause déjeuner, nous repartons pour notre guesthouse et tombons nez à nez sur le chemin avec une dizaine d’orang-outans hauts perchés. Un beau spectacle pour clore la journée !

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Java jamais fait ça !

On vous avait promis du sang et des larmes… pardon de belles balades et de magnifiques paysages, avec cet article vous allez être servis ! 😝

A peine remis de notre ascension du Gunung Merbabu que nous commençons à plancher sur notre prochain défi : le Gunung Semeru. Il s’agit du plus haut volcan de Java (3676m !) et l’un des plus actifs. Il fait parti du Parc National Tengger-Bromo-Semeru, à l’est de l’île, et se situe non loin du Gunung Bromo, son acolyte bien plus touristique. C’est aussi un symbole très important dans la religion bouddhiste et hindoue.

Comme à notre habitude pas besoin de guide ni de porteur, nous allons nous débrouiller seuls ! Nous optons pour l’ascension classique qui se fait en deux jours et une nuit dans le parc. Avec l’entrainement des dernières semaines plus rien ne nous fait peur !

Nous profitons de notre dernière journée au calme à Jogja (l’autre nom de Yogyakarta) pour apprécier l’ambiance de notre quartier et admirer quelques essais de street art indonésien.

Le soir venu, nous nous dirigeons vers la gare de Yogyakarta pour prendre place à bord du train de nuit pour Malang, petite ville qui sera notre porte d’entrée pour le Semeru. Plus de place en première, c’est donc en éco que nous passons une partie de la nuit ! C’est assez inconfortable (les sièges ne s’inclinent pas) et la climatisation fonctionne (trop) bien… 🥶 Résultat des courses une quasi nuit blanche jusqu’à notre arrivée à 4h où nous pouvons enfin trouver un lit dans notre guesthouse ! 😴

Pour cette première journée à Malang nous avons prévu de rassembler tous les éléments nécessaires à notre randonnée. Nous arpentons la ville à pied ou à bord de GoJek à la recherche de certificats médicaux (oui oui c’est obligatoire…), de matériel de camping (quand on vous parlait d’aventure !) et d’un scooter assez puissant pour gravir les versants du volcan. Lorsqu’il s’agit de faire des provisions nous goutons au passage quelques spécialités locales et un jus de durian (vous savez ce fruit qui a une odeur si… reconnaissable !) ! 😋

Bien que de petite taille, Malang est quand même une ville grouillante et, malgré un full body massage pour Bérénice, la fatigue accumulée se fait sentir. C’est finalement par WhatsApp que se règlent la plupart des recherches et le soir nous sommes fin prêts : Semeru nous voilà !

C’est de bonne heure le lendemain matin que nous enfourchons notre scooter. Une fois extraits de l’agglomération, le trajet est agréable et serpente entre les cultures en traversant de petits villages. C’est en commençant à gravir les premières pentes que les choses se gâtent : notre véhicule est un veau et se traine lamentablement. Nous voyons nous dépasser toutes sortes de véhicules avant qu’une dernière montée nous fasse comprendre que notre destrier ne pourra pas remplir sa mission jusqu’au bout… Heureusement, un chauffeur de GoJek judicieusement placé à l’endroit le plus rude de la montée nous vient en aide et, moyennant quelques roupies, emporte Bérénice et notre plus gros sac de randonnée. Je suis péniblement en poussant notre monture dans ses derniers retranchement. Au moins nous avons tout le loisir d’admirer le paysage et la vue sur le Bromo au passage…

Le petit village de Ranu Pani est le point de départ du trek. Nous nous soumettons aux formalités et payons le prix « touristes » pour nos permis d’entrée dans le parc. Un nasi goreng dans le ventre et nous attaquons la randonnée.

La première journée consiste à rejoindre le camp de base de Kalimati qui se situe à trois kilomètres du sommet du Mahameru (l’autre nom du Semeru). L’approche n’est pas très technique et ce sont plutôt des chemins de randonnée classiques qui nous sont offerts.

Au détour de certains virages nous apercevons de la fumée s’échapper du volcan ce qui confirme qu’il est bien actif ! Des explosions se produisent à intervalles réguliers au sommet.

Un des points d’intérêt du parcours est le Ranu Kumbolo qui constitue un campement pour de nombreux randonneurs. Il s’agit d’un lac formé par un ancien cratère comblé par de l’eau.

Nous continuons notre chemin, non sans avoir allégé nos sacs délestés des riz accumulés en guise de provision, et nous arrivons à Kalimati en milieu d’après-midi après quelques pentes assez raides.

Et là c’est une grande première pour Pupuce puisqu’il s’agit maintenant de monter notre tente ! 😅Après avoir choisi un emplacement isolé, à l’abri du vent, nous commençons à affronter toiles, arceaux et sardines. Je vous rassure, l’exercice tant redouté se passe pour le mieux et notre équipe fait à nouveau des merveilles. On vous laisse admirer le résultat ! 😎

Tandis que les tentes se dressent autour de nous à mesure que la journée touche à sa fin, nous effectuons une rapide mission de reconnaissance pour visualiser le début du trajet du lendemain. Nous décidons de nous coucher de bonne heure pour tenter de grappiller quelques heures de sommeil.

A minuit et demi, n’arrivant plus à fermer l’oeil depuis quelques heures, nous décidons de nous extraire de nos sacs de couchage. 😑Emmitouflés dans nos coupe-vents nous commençons à suivre le ballet des frontales en direction d’Arcopodo, le dernier repère avant le sommet. Nous remontons petit à petit la file des indonésiens dont le rythme consiste à faire autant de pause que de marche. Le chemin est encore bordé de végétation mais la pente s’accentue et le revêtement se transforme peu à peu en cailloux et cendre.

Nous sortons de la forêt après un peu plus d’une heure de marche et c’est là que commence la véritable ascension ! Le chemin est rectiligne, pas de lacet pour atténuer une pente moyenne de 75%, mais surtout ces cailloux qui nous font reculer à chaque fois que nous posons un pied. Une frontale décide de nous abandonner, sans doute effrayée par les conditions, mais nous continuons tant bien que mal tout en superposant les couches de vêtements.

Après trois heures d’efforts, c’est enfin la libération ! Notre arrivée au sommet est saluée par une nouvelle explosion et nous rejoignons les quelques marcheurs qui nous ont précédés.

Nous commençons notre séance photo en attendant le soleil, sur le point de se lever, mais le vent violent nous oblige à sortir une couverture de survie. Nous tenons bon pour profiter du spectacle…

Poussés par la température glaciale nous entamons la meilleure partie du trek : la descente du cône les pieds dans la cendre ! On a presque la sensation de dévaler une dune de sable. Encore de belles images et des encouragements lancés à tous les randonneurs encore en train de s’échiner.

De passage à Kalimati, nous nous accordons une demi heure de sieste avant de lever le bivouac et de repartir pour Ranu Pani. Le chemin nous paraît interminable… Nous rejoignons le village peu avant midi, exténués mais ravis : mission accomplie, la journée est finie !

C’est sans compter sur notre scooter asthmatique… Dans les routes sinueuses qui nous ramènent dans la vallée, le train arrière commence à nous lâcher : crevaison lente ! Le même chauffeur de GoJek, posté au même endroit qu’à l’aller, tente à nouveau de nous soutirer nos précieuses roupies, mais nous décidons de continuer chemin jusqu’au prochain village. Après quelques kilomètres nous sommes contraints d’abandonner. Nous sommes miraculeusement secourus par un indonésien qui prend en charge Bérénice pendant que je le suis jusqu’à un garage. La réparation est plus que rapide et nous coûtera à peine plus qu’une séance photo !

Nous retrouvons notre auberge un peu plus tard pour nous offrir un sévère décrassage. Ce soir c’est sushis et bubble tea dans le quartier chic de Malang pour nous récompenser de nos efforts !

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Ici, Java plutôt bien… !

Après avoir rechargé les batteries, direction le centre de Java et ses paysages verdoyants.

Nous rencontrons à notre arrivée au port de Jepara un gentil monsieur, se proclamant chauffeur de taxi, bien qu’il n’aie pas d’enseigne le mentionnant sur son véhicule. Il nous propose rapidement de nous accompagner directement à notre prochaine étape plutôt que d’avoir à prendre 2 bus de 3h à 5h chacun et dont nous ne sommes pas sûrs qu’il y reste encore des places. L’offre est évidemment alléchante. Et l’homme propose évidemment un montant indécent pour cette course. Et nous, on est vraiment mauvais dans l’art de la négociation… Bref, on arrive quand même à négocier un petit peu, mais on aurait probablement pu faire mieux. Nous voilà donc partis pour 6 tumultueuses heures de voiture avant d’arriver dans le petit village de Dieng.

Dieng est un village situé à 2093 mètres d’altitude et il y fait bien plus frais que dans notre petite île du nord. Les gens se baladent en bonnet, gants, manteaux de ski… l’ambiance fait penser à une station de sport d’hiver. On y découvre le susu jahe, un lait chaud au gingembre, efficace pour se réchauffer !

Légèrement vêtus nous arrivons à notre maison d’hôte. Avant même de nous dire bonjour, la maîtresse de maison s’adresse à Doudou « Is she your wife ? ». Et oui, dans ce pays très musulman certains établissements appliquent la charia, et il n’est alors pas possible de dormir dans la même chambre sans être mariés. Nous avons déjà payé la chambre, et il n’y a quasiment plus d’hébergements disponibles dans le village. Alors nous cachons nos mains et prétendons ne pas vivre dans le péché. C’est bon, la chambre est à nous ! Nous y passons une fraîche et courte nuit, et nous levons à 4h du matin (avant l’heure de la prière, yes !) pour l’ascension de nuit du volcan Sikunir afin d’y arriver pour le lever de soleil. La première heure de randonnée se fait entre déchets plastiques et canalisations malodorantes puis nous arrivons dans les hauteurs où mère nature montre un plus beau visage. Malheureusement nous sommes trop lents et arrivons après le lever du soleil mais c’est quand même trop joli !

Nous sommes les seuls européens sur place et devenons autant l’attraction des touristes indonésiens que le paysage. Après avoir été pris en selfie avec bon nombre d’entre eux, nous redescendons à travers, cette fois, une jolie vue sur le plateau de Dieng, vers le cratère Sikidang et les temples hindous du coin.

Nous repartons l’après-midi même afin de rejoindre la ville de Borobudur, connue pour son temple du même nom. La ville est pleine de charme, bien entretenue, entourée de rizières. Après avoir avalé nos brochettes de saté, on ne tarde pas à se coucher. On prévoit, en effet, un réveil encore précoce pour arriver au temple au lever du soleil à 6h.

Arrivés en premier, il n’y a pas foule dans le temple, et nous ne regrettons pas la courte nuit. L’édifice, datant du huitième siècle est majestueux mais surtout la vue depuis ses hauteurs est à couper le souffle…

De nouveau nous ne nous attardons pas dans le coin et repartons rapidement pour la grande ville de Yogyakarta. Cette fois, nous posons les bagages pour 3 jours au Greenhost hôtel pour souffler un peu. Nous louons un scooter pour être parfaitement autonomes dans la ville et ses environs.

Bien décidés à ne pas nous reposer, nous récidivons avec un réveil matinal pour aller au lever du soleil au temple Prambanan, à une petite demi-heure en scooter. Cette fois-ci, si le panorama est moins spectaculaire, ce temple datant du neuvième siècle est en revanche remarquablement conservé et à l’architecture très imposante.

Nous nous baladons dans les principaux lieux touristiques de Yogyakarta dans l’après-midi (marché traditionnel, palais du sultan, taman sari) et rentrons après une énorme collation faire la sieste ! En effet, la prochaine nuit va être agitée…

Je vais essayer de ne pas être brève dans ce récit qui me tient à cœur… 😇

Nous nous réveillons donc de notre sieste à minuit ! Et partons pour l’ascension du volcan Merbabu autour de minuit 45 (de nouveau pour arriver au sommet pour le lever de soleil vous l’aurez compris). Chaudement vêtus, on enfourche le scooter en pleine nuit et conduisons à travers villes, villages, puis routes serpentées et pentues de montagne pendant 2 heures. Plus l’on avance, plus il fait froid, moins il y a de vies humaines, plus le brouillard devient dense et la route peu visible. Mais on arrive à bon port. Le scooter garé au basecamp de la ville de Selo à 1641 mètres d’altitude, nous démarrons l’ascension, parfaitement seuls, dans le brouillard, frontales en place, à 3h du matin.

Et là… c’est long, très long ! Plus l’on avance plus ça fait mal aux fesses, aux cuisses, au dos. Malgré les pansements mis préventivement, de nouvelles ampoules apparaissent dans des zones plantaires incongrues. Il fait de plus en plus froid, le vent souffle de plus en plus fort ramenant cendres et poussières dans nos yeux, la brume de plus en plus dense. Nous accédons successivement aux 5 Pos (étapes) du chemin, mais la dernière étape amenant au sommet semble interminable.

Quatre longues heures plus tard, ça y est, on est en haut (3145 mètres d’altitude) ! Mais, bien que le jour soit levé, il n’y a aucune visibilité sur les volcans et la vallée alentours, on ne voit strictement rien… On est déçus, mais contents de l’avoir fait quand même (je vous épargne la patience de Doudou aux égards de mes multiples menaces d’abandon).

La descente est plus rapide et joviale (en musique) ! A noter que nous trouvons en descendant le panneau de l’étape 3 (Pos 3) que nous n’avions pas vu lors de la montée.

Nous retrouvons notre petit scooter pour les 2h de route de retour, où nous apercevons enfin le mont Merapi.

Un bakso (soupe de nouille avec boulettes de viande) plus tard, et l’on s’effondre dans le confort de notre chambre douillette. On se récompense/réconforte avec une grosse glace le soir. 😊

Demain on repart déjà de Yogyakarta, c’était intense, mais la suite le sera probablement plus vous verrez…

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La boucle est bouclée!

Nous quittons la capitale économique du pays pour remonter, non sans hâte, vers Rio. Mais avant cela, nous décidons de faire quelques étapes sur le chemin. Notre première destination sera Paraty, une petite ville pleine de charme en bord de mer, dans laquelle on se déplace plutôt à pieds ou en calèche. Ici de nouveau, les rues, bars et restaurants sont très prisés des touristes brésiliens, et il est difficile d’explorer les environs seuls. Tout doit se faire au moyen d’excursions de groupes. Aussi, nous décidons de ne pas nous y attarder plus de 24h. On ovationnera particulièrement les desserts vendus sur le bord de route, dans des charriots. Vous constaterez que la nourriture tient une place importante dans ce voyage ! 🤓

Nous partons donc au petit matin pour Ilha Grande, à bord d’un bus puis d’un bateau pour une trentaine de minutes. Cette île paradisiaque, semble particulièrement apréciée des français. Ici, il y en a pour tous les goûts : randonnées, plages de sable blanc, virées en bateau… Voici un petit échantillon de nos deux jours passés sur place.

La première journée, nous arrivons en milieu d’après midi, et découvrons tranquillement la ville d’Abraão, son bord de mer, et les petites randonnées avoisinantes.

Le lendemain, nous nous rendons vite compte, que la ville n’est pas motorisée, et que la seule façon d’accéder aux points d’intérêt lointains est en taxi-boat. Mais que néni ! Pas de taxi-boat pour Doudou, alors que nous pouvons tout faire à pieds voyons… Nous voilà donc partis au petit matin pour une randonnée de 2h30 à travers plages et jungle pour accéder à la plage la plus exceptionnelle de l’île : la praia de Lopes Mendes. Nous n’avons pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre le succès de cette étendue infinie de sable éblouissant…

Nous en profitons quelques heures puis… Doudou a la bougeotte ! « Pourquoi ne pas refaire une petite randonnée vers le village de Dois Rios (ville mentionnée dans aucune guide) avant de rentrer ? Après tout ce n’est que 7 kilomètres » dit-il… Ne pouvant rien lui refuser, nous quittons, le coeur serré, Lopes Mendes, et repartons crapahuter dans la jungle. Les 7 kilomètres se transforment en plus de 2h de montées, de descentes, de nouvelles montées, à travers pierres, boue, fougères, moustiques… interminable ! Mais heureusement nous arrivons juste avant la nuit tombée à Dois Rios ! Et y apprenons à notre arrivée… qu’il n’y a plus de taxi-boat. Le retour vers Abraão se fera donc, un peu froidement, dans la nuit noire, le chemin éclairé aux frontales, pendant 2 nouvelles longues heures. Doudou est content d’avoir battu son record de pas sur son podomètre et moi je noie mes courbatures dans une cachaça mangue/citron. Un gros poisson et un plateau de desserts plus tard on ne tarde pas à s’endormir…

Le lendemain, nous reposons nos jambes en bord de mer avant de reprendre un bateau puis un bus qui nous ramènent en fin de journée sur Rio. Nous choisissons cette fois ci un hôtel entre les quartiers d’Ipanema et de Leblon que nous avions particulièrement appréciés la première fois. Nous passerons 3 nuits à Rio, avec la volonté de vouloir refaire tout ce que nous avions adoré faire à notre arrivée il y a 50 jours déjà…

Nous renouvelons donc certaines expériences gastronomiques dans une churrasquaria :

Les soirées de samba :

Et le coucher de soleil d’Ipanema…

Voilà… la boucle est bouclée ! C’est déjà l’heure de rentrer sur Paris. Le hamac (vous l’aviez oublié je suis sûre !) a été parfaitement solidarisé au sac de Doudou grâce à un joli ruban adhésif rouge, et voyagera tranquillement en soute.

Tchau tchau Brasil !