Départ de Cape Town pour la petite ville côtière d’Hermanus. Nous faisons un petit détour par la région de Constancia pour notre première dégustation de vins puis par Stellenbosch pour continuer la folle saga des restaurants avec Overture (une petite pépite, un de nos préférés du voyage d’ailleurs). Les domaines viticoles et restaurants de la région sont parfaitement entretenus et surplombent les vignes, le tout avec une nourriture et des vins grandioses, à prix abordables… un régal !
La panse pleine, nous arrivons à Hermanus. Cette petite ville paisible est le refuge des retraités du coin, à l’ambiance très zen. Nous y restons seulement une nuit, le temps d’apprécier les paysages côtiers.
Nous repartons le lendemain vers l’étape tant attendue du voyage : la fameuse région des vins ! Cette fois ci tout est permis. De Paarl à Franschoek en passant par Somerset West, aucun restaurant ne nous résiste : Jewells, Chef Warehouse, Camphors, Waterkloof… L’Inde nous semble bien loin ! Nous prenons la peine de ramener quelques bouteilles bien sélectionnées pour notre retour. Là encore, quand il s’agit des meilleurs vins d’Afrique du Sud, les kilos dans le sac à dos ne se comptent plus !
Il est temps de partir de cette ressourçante aventure pour finir notre périple africain par un barbecue de fruits de mer géant sur la plage de Pater Noster chez Die Strandloper.
Une dernière petite visite à Constancia, et nous voilà de nouveau de l’avion. Cette fois-ci, on se rapproche à grands pas…
Nous arrivons enfin à la dernière grande étape de notre épopée, avec à la clé nous l’espérons, de quoi reprendre des forces avant le retour au quotidien. Contrairement aux pays précédents où le programme était décidé en fonction de l’humeur du matin, cette fois le parcours est millimétré. Le mois de décembre est effectivement une période idéale pour découvrir l’Afrique du Sud, et nous ne sommes pas les seuls à en avoir eu l’idée.
Nous démarrons cette aventure par Johannesburg ou Josi pour les intimes. Cette immense ville, gorgée d’histoire est en évolution constante, notamment depuis la fin de l’Apartheid. Le taux de criminalité diminue, l’économie se stabilise, et un certain nombre de quartiers se rénovent peu à peu. Nous choisissons, pour nous loger, le quartier de Melville, considéré comme l’un des plus sûrs de la ville. L’ambiance hipster et sereine du quartier est agréable, mais loin d’être le reflet du centre ville. Nous passons 2 jours à nous balader dans ses rues et ses parcs, visitons avec grand intérêt le musée de l’Apartheid et nous comblons notre manque de viande rouge dans un resto trendy du coin… L’Inde semble déjà si loin !
Le temps passe bien vite, et nous n’avons même pas l’occasion de passer par Soweto qu’il est l’heure de partir vers la prochaine étape du voyage. Nous prenons la route vers la région du Kwazulu-Natal. Nous logeons dans une petite ferme reculée de l’agitation et attaquons le lendemain la visite du parc d’Hluluwe-Umfolozi. Le parc, un des plus anciens du pays, est connu pour sa réserve de rhinocéros blancs, la plus importante du monde. Et nous avons bien prévu d’en apercevoir quelques-uns ! Après une très rapide présentation du parc, nous voilà partis pour notre premier safari sud-africain !
Le premier animal rencontré sur notre chemin, est une tortue qui traverse sagement la route. On sent que la chance va tourner aujourd’hui ! Effectivement, nous ne sommes pas longtemps en reste, puisque se succèdent rapidement des phacochères et un grand nombre d’antilopes, qui n’ont pas l’air intimidées par notre véhicule motorisé.
Toutefois si les antilopes s’en donnent à coeur joie, cela fait déjà 3 heures que nous tournons dans le parc, et pas de rhino en vue… Alors que nous commençons à ne plus y croire : « Là Doudou ! Un rhino !! ». Notre premier rhinocéros prend la pose sous un arbre pour notre plus grand plaisir. Alors qu’il ignore complètement notre présence, nous le mitraillons de photos. Sans le savoir, nous venons de pénétrer dans la zone du parc la plus peuplée de rhinocéros, et nous ne tardons pas à en apercevoir d’autres. Quelle belle matinée !
Après une courte pause déjeuner en compagnie d’un kudu, nous reprenons la voiture en direction du nord du parc. Nous assistons à un bain de boue de buffles mais aussi à la traversée d’une famille de zèbres. Le plus grand moment émotion de la journée est marqué par la rencontre avec un nouveau groupe de rhinocéros, qui cette fois, ont été surpris par notre bruyante arrivée. L’un d’eux nous regarde fixement et semble près à charger au moindre faux pas de notre part. L’ambiance est tendue. Après quelques minutes de silence, à se contempler mutuellement, nous faisons finalement demi tour le plus calmement possible, la goutte de sueur au front, permettant à la nature de reprendre sa paisible vie.
Les batteries rechargées par la journée de la veille, nous quittons le Kwazulu-Natal en direction du Swaziland, récemment renommé le royaume d’Eswatini. Cette petite nation, gouvernée par un monarche est l’un des pays au monde où l’espérance de vie est la plus faible en raison de la prévalence du SIDA estimée à 26% de la population adulte. Cependant, s’il est peu étendu, le royaume d’Eswatini est réputé pour sa diversité de paysages et le calme qui y règne. Nous restons 2 jours dans le pays et découvrons la réserve naturelle de Mlilwane. Il est assez impressionnant de pouvoir s’y balader à pieds au milieu d’animaux sauvages, et les vues des sommets sont magnifiques.
Le Malolotja national park, plus pauvre en faune, offre des panoramas montagneux à couper le souffle… Nous avons tout de même assisté à la naissance d’un bébé antilope en pleine nature, trop mignon… !
Le Swaziland est déjà terminé, prochaine étape: le parc Kruger !
Après cette brève mais revivifiante expérience à Kumarakom, nous reprenons la route vers la ville d’Alleppey pour une nuit. Les réceptionnistes du bel hôtel que nous quittons sont très étonnés de nous voir partir sur nos 2 pieds, chargés comme des mules, sous un soleil de plomb, attendre le bus sur le bas côté de la route. Déjà ils avaient eu du mal à nous faire rentrer dans la propriété « are you sure you booked here? ». Bref, comme dirait mon frère, on a un look de babos, mais on assume !
La ville d’Alleppey ou Alappuzha est connue pour ses canaux sur lagune appelés backwaters et est ainsi surnommée la Venise de l’est. Ce titre lui vaut un attrait particulier et les canaux sont souvent surpeuplés de bateaux en tout genre promenant des touristes ravis de leur tour all inclusive. Nous préférons rester une nuit pour visiter la ville mais ne participons pas à l’expérience des backwaters que nous réservons pour la suite de l’aventure. Nous y découvrons donc ses canaux, ses rues peu animées et son front de mer.
Nous repartons rapidement vers notre destination phare de cette épopée indienne : Munroe Island. Un petit paradis paisible loin de l’agitation touristique où nous aurions bien aimé poser bagages plus longtemps. Pour nous y rendre nous réitérons l’expérience du train, décidément toujours en retard, du tuktuk et du bateau.
Enfin arrivés à destination, nous sommes reçus comme des rois par Sunaina et sa famille dans leur maison parfaitement située en bord de canal. Nous parcourons l’île à vélo afin d’aller contempler le coucher de soleil à l’autre bout, et nous faisons surprendre par une violente averse tropicale.
Nous nous levons aux aurores le lendemain pour faire un tour dans les backwaters traversant l’île, au lever du soleil, un moment un peu magique il faut le dire !
Le soir, nous empruntons le canoë de la guesthouse pour aller nous mêmes faire un tour sur l’eau. Compte tenu de l’instabilité de la barque il nous avait été recommandé de ne pas emporter nos téléphones portables. Nous n’avons donc pas de photo, mais n’avons pas chaviré !
C’est déjà l’heure de dire au revoir à la petite famille, et de reprendre un foutu train ! Le dernier cette fois… Nous prenons pour prochaine destination la ville de Varkala, station balnéaire du district de Thiruvananthapuram. La ville est internationalement connue pour sa plage de falaise mais aussi pour ses petites rues ensablées où il fait bon se balader (quand la chaleur n’est pas trop étouffante !).
Nous passons 2 jours à nous prélasser aux terrasses des cafés et sur la plage entre 2 footings (remise en forme obligatoire après nos consommations excessives de thalis et chapatis). Néanmoins, nous réitérons l’expérience du thali une dernière fois avant notre départ !
Enfin, nous assistons à l’un de nos plus beaux coucher de soleil depuis le début de l’aventure…
Nous nous reposons à Pokhara pendant 4 jours et en profitons pour écrire notre cher blog, se faire raser la barbe, faire un tour du lac et reprendre des forces …
Beaucoup de forces !
Puis nous partons direction Chitwan situé au centre sud du Népal. La région est réputée pour son parc national connu pour sa biodiversité et notamment ses tigres et rhinocéros.
Le parc est accessible après avoir traversé une petite rivière et nous nous y offrons une demie journée safari en jeep.
Malheureusement nous ne réussissons qu’à voir un rhinocéros et un ours mais de manière trop fugace et lointaine pour pouvoir immortaliser le moment en photo… on se console avec une magnifique forêt luxuriante, quelques singes et un phacochère !
Le retour au coucher du soleil sur la rive est splendide.
On notera quand même qu’à Chitwan, les habitants se baladent à dos d’éléphant dans la ville, un peu surprenant quand on ne s’y attend pas !
Allez hop, après 3 jours dans le coin on retourne sur la capitale qui recèle de coins inexplorés !
J12 : de Tukuche (2590m) à Tatopani (1200m) – Auteur : Edouard
Tukuche ne nous laissera pas un souvenir impérissable mais la traversée du village au petit matin est tout de même plus agréable que la veille.
Nous voilà repartis à travers champs et vergers vers Kobang (2640m) que nous atteignons rapidement. Au lieu de continuer par la route nous nous offrons un détour par Larjung, mais nous ne pouvons poursuivre car le courant trop important nous empêche de traverser la rivière.
Nous retrouvons la piste et quelques temps après, nous tentons de couper un lacet en traversant une zone rocailleuse. Mal nous en prend car nous nous échinons presque deux heures à traverser des ruisseaux pour finalement rebrousser chemin.
Le moral en berne et les chaussures mouillées, nous rejoignons la route que nous quittons finalement quelques kilomètres plus loin grâce à un pont vers l’autre rive. Les villages de ce côté-ci de la rivière sont dépaysants et le sentier plus agréable.
Nous nous installons pour déjeuner dans le charmant village de Lete (2535m) et goûtons enfin à une spécialité très convoitée : le snickers roll, barre de Snickers enrobée d’une pâte à beignet et frite. La photo ne lui rend pas hommage mais on vous assure qu’on a adoré !
Un peu refroidis par la fin du circuit qui passe plus souvent par la route que par des sentiers, nous décidons de terminer la descente vers Tatopani (1200m) en bus. Et pour ce faire il suffit de se placer du bon côté de la route et d’attendre !
Nous sautons dans le premier bus local qui nous accepte et retrouvons tout de suite nos marques : pas de place assise, autochtones installés dans l’allée centrale… Mais cette fois les secousses sont vraiment violentes et les embouteillages entre bus, jeeps et motos sur l’étroite route de montagne font craindre le pire… Un moment qui entre directement dans le top 3 des pires trajets de bus, en concurrence avec le bus de Ketambe sur Sumatra et ses chèvres sur le toit !
Après cette excellente session de gainage, nous débarquons à Tatopani alors qu’il fait déjà nuit. Nous commençons à chercher un logement mais tout le gratin du trekking népalais semble s’être donné rendez-vous ici (on ne comprend toujours pas pourquoi…). Nous trouvons finalement refuge dans un petit hôtel fréquenté par des guides et trouvons réconfort dans nos dal bhats (imposés car il est trop tard pour commander autre chose).
J13 : de Tatopani (1200m) à Pokhara (1400m)
Bérénice : Aujourd’hui, l’objectif c’est d’atteindre Ghorepani et le bien connu point de vue de Poon Hill. Pour se faire depuis Totepani plusieurs options : soit on grimpe à pied jusqu’en haut (mais c’est tout de même 1000m de dénivelé et c’est une excursion qui se fait généralement en 2-3 jours), soit on prend une jeep qui nous amène à mi-chemin puis on continue à pied. Compte-tenu de la fatigue des jours précédents, nous optons pour l’option 2. Nous passons devant les sources chaudes qui font la réputation de Tatopani et qui ne donnent pas envie d’y plonger, on vous laisser juger par vous même. Puis nous attendons… attendons longuement qu’une jeep pointe le bout de son nez, jusqu’à ce qu’on nous dise que les jeeps se réservent en avance et qu’il n’y a aucune chance d’en avoir une aujourd’hui. Les options se modifient donc : tout grimper ou ne rien faire du tout ! Vous imaginez qu’il y a les partisans des 2 écoles dans notre équipe. Pour que tout le monde soit content, nous décidons donc que Doudou grimpe, et moi je prends un bus qui m’emmènera à Naya Pul, la ville de fin du circuit des Annapurnas. Le programme est simple j’y attends Doudou, puis nous dormons sur place avant de reprendre la route pour Pokhara.
Edouard : Après avoir abandonné Pupuce qui file vers Naya Pul, je me lance dans l’ascension de la première bosse. Je dois rallier Tatopani (1200m) à Naya Pul (1070m) en passant par Ghorepani (2870m) en une journée au lieu des deux ou trois normalement consacrées au trajet : je ne vais pas m’ennuyer aujourd’hui !
Les petits escaliers serpentent à flanc de colline et je retrouve avec plaisir les paysages de rizières du début du circuit. La chaleur se fait sentir à basse altitude et je mets à profit mon pantalon convertible Décathlon pour m’aérer les gambettes !
Ma promenade est ponctuée par les petites maisons de pierres de Ghara (1700m) et les activités rurales des habitants : fabrication de fromage de yak, répétitions musicales en vue des cérémonies du festival Dashain…
J’atteints le village de Sikha (1935m) au rythme des « namaste » en avance sur mon planning. Les trekkeurs sont bien moins nombreux sur cette partie du Tour des Annapurnas mais je croise quand même quelques têtes familières qui nous ont suivis depuis les premiers jours !
Chitre (2350m) est le dernier village avant d’atteindre le sommet de la colline et le dénivelé devient terrible sur la fin. Les marches se succèdent sans fin et j’ai bien peur d’épuiser ma réserve de pommes avant la fin du périple…
Je passe la porte principale de Ghorepani (2870m) après quatre heures de montée et me hisse au centre du village au prix d’un dernier effort. Je m’installe dans une auberge pour déjeuner et je suis choyé par les serveuses qui me resservent un délicieux dal baht plus que généreusement !
Au passage je vous propose un jeu des sept erreurs entre le dal baht original et son refill. Pas évident… 🤔
Lorsque je repars le temps s’est malheureusement couvert et il fait maintenant frisquet. Poon Hill (3200m) n’est qu’à 45 minutes mais les nuages recouvrent tous les sommets alentours. Je décide donc de repartir directement vers le fond de la vallée pour retrouver Pupuce qui doit commencer à s’inquiéter sans nouvelles de moi !
Bérénice : Effectivement, je suis arrivée après 6h de bus (pour parcourir 60km) à Naya Pul. Je n’ai aucune nouvelle de Doudou qui ne semble pas avoir de connexion internet. Je visite seule ce petit patelin qui ne donne absolument pas envie d’y rester la nuit. Les guesthouses sont rarissimes et particulièrement sales. Je décide donc autour des 14h de m’installer au niveau de la station de bus et d’attendre des nouvelles de Doudou…
Edouard : Dans la descente le rythme est plus soutenu et je saute de caillou en caillou vers Ulleri (2010m) en encourageant les marcheurs qui souffrent en sens inverse. Quelques cascades dans les sous-bois égayent un peu la balade.
De nouvelles marches et la pluie me poussent à ralentir au niveau de Tikhedhunga (1500m) et Hile. C’est l’occasion de profiter un peu du paysage en admirant les nombreuses guest houses qui se dressent à flanc de colline et d’écouter un peu de musique !
Bérénice : Après avoir sauté de caillou en caillou et écouté de la musique, Doudou me donne enfin des nouvelles ! Il me fait comprendre qu’il arrivera la nuit tombée et que je dois attendre 4 bonnes heures. Nous partons sur l’idée de filer directement sur Pokhara ce soir. Les bus qui y vont deviennent de plus en plus rares et sont surtout très pleins, et ici trouver un taxi c’est compliqué… Je profite de ces 4 heures pour participer à un déjeuner entre copines avec Clara et Camille par vidéoconférence. Finalement, chance extrême ! Un taxi passe par là et accepte d’attendre une quinzaine de minutes que Doudou n’arrive pour nous emmener à Pokhara, quelle aubaine !
Edouard : Je croise un peu plus bas des occidentaux en train de tester une balançoire népalaise. Pas le temps d’essayer mais ce n’est que partie remise !
Je rejoins la route vers Birethanti (1025m) et arrive au crépuscule à Naya Pul (1070m) où le chauffeur réquisitionné par Bérénice commence à s’impatienter.
J9 : de Thorong High Camp (4850m) à Muktinath (3800m) – Auteur : Bérénice
Aujourd’hui c’est le grand jour ! Le fameux passage du Thorong La. L’aboutissement final de toutes ces longues heures d’ascension. Et pas question de ne pas mettre toutes les chances de notre côté pour que cette journée se passe bien. Nous sommes acclimatés à l’altitude, avons construit de solides muscles jambiers sur les derniers jours et sommes bien équipés pour le grand froid (prévisions météorologiques estimées à -7 degrés). Sur les conseils des guides de nos amis allemands, nous devons quitter le camp de base à 5h du matin maximum pour être au sommet avant que le vent ne souffle. Nous voilà donc dans la salle de petit déjeuner à 4h30 avec l’ensemble de l’auberge qui a eu manifestement la même idée que nous !
Nous ne tardons pas à débuter l’ascension dans la nuit. J’adopte la technique de Doudou « doucement mais sûrement » « ne te laisse pas influencer par les gens qui te dépassent, tu les re-dépasseras plus loin » « mange plein de barres chocolatées pour te donner de l’énergie » « mets des chaussettes sur tes gants, ça va te tenir plus chaud ». Et, conseils aidants, nous gravissons petit à petit le mont. Le souffle est rendu court par l’altitude et les muscles sont affaiblis par la faible teneur en oxygène de l’air. Mais nous ne nous laissons pas abattre.
On ne se lasse pas de voir les sommets s’éclaircir par les premiers rayons de soleil… Et finalement, petit à petit, nous y arrivons ! Déjà ? C’était pas si pire en fait… Euphoriques de cette arrivée précoce, nous célébrons cette performance par une séance photo au point culminant de l’ascension. Nous assistons même à une demande en mariage. 👰
C’est maintenant le moment de redescendre : une dizaine de km de descente avec 1000m de dénivelé négatif. « Oh ! Ça peut pas être pire que la montée, me dis-je ». Le soleil est cette fois au zenith, les paysages sur la vallée sont somptueux. Nous trottinons sur le chemin, heureux que la montée soit terminée.
Toutefois, la descente s’avère bien plus fatiguante qu’imaginée. Les jambes sont lourdes de l’effort du matin, la pente raide, le soleil tapant, de nouvelles ampoules apparaissent (« European feet »). Cela semble sans fin…
Et puis finalement, après plusieurs heures de descente, nous arrivons à Muktinath ! Point de rencontre de tous les trekkeurs ayant fini l’ascension du Thorong La, de nombreuses Jeep attendent pour les ramener vers les grandes villes environnantes. Nous décidons de rester une nuit sur place pour pouvoir finir le circuit des Annapurnas sur nos 2 pieds. Nous logeons au Buddha Hotel et retrouvons le confort d’une vraie douche (bien que fraîche).
Nous errons dans rues de la ville l’après-midi, et visitons son temple, connu pour être l’un des plus hauts temples au monde. La ville est l’un des sites de pèlerinage hindous et bouddhistes tibétains les plus importants du Népal et nous croisons bon nombre de pèlerins sur notre chemin.
Nous nous couchons aux aurores, éreintés de cette journée, après avoir goûté au crumble aux pommes nappé de chocolat noir du Bob Marley Hôtel… une douce surprise !
J10 : de Muktinath (3800m) à Kagbeni (2800m) – Auteur : Édouard
Plutôt que d’emprunter la route principale pour continuer notre descente vers Kagbeni (2800m), nous préférons prendre un chemin qui longe l’Upper Mustang voisin en traversant des villages isolés. Le Mustang est une région du Népal très reculée et proche du Tibet. Il faut un permis spécial et un guide pour s’y aventurer et le trajet du jour est une des rares entorses à cette règle.
Laissant derrière nous les temples de Muktinath, nous traversons Chongur après une petite heure de marche. Quelques jeunes habitants nous saluent sur le passage.
Les paysages entre les villages sont extrêmement arides et les formations rocheuses toujours plus impressionnantes.
Jhong, la seconde étape, est très rurale et semble d’un autre temps : le matériel agricole est vétuste et les bêtes paraissent à l’abandon. Et c’est encore plus criant à Putak quelques kilomètres plus loin.
Après ce dernier village le sentier s’étire à perte de vue, nous avons l’impression d’être seuls au monde !
Nous parvenons au bout de quelques heures à un point de vue magique sur la rivière Kali Gandaki quasiment asséchée et en fond le petit village de Tiri qui ressemble à une oasis de verdure.
Nous bifurquons vers Kagbeni et entrons dans la ville au prix de dernières acrobaties !
Encore une fois le temps semble s’être arrêté dans certaines ruelles…
Au plein centre nous trouvons enfin le graal tant convoité : le Yac Donald’s, guest house au nom évocateur dont le menu Happy Meal nous a été recommandé ! Le contenu de la formule est sans surprise et si les frites ne sont pas très nombreuses, la viande de yak du hamburger est succulente !
Après n’avoir fait qu’une bouchée de notre déjeuner, nous partons à la découverte de la ville et de ses autres spécialités. Le soir nous organisons un apéro cidre local et soft yak cheese autour d’une partie de cartes. Si l’alcool a un peu tourné, le fromage est quant à lui agréable et se rapproche un peu d’un parmesan en moins sec.
J11 : de Kagbeni (2800m) à Tukuche (2590m) – Auteur : Bérénice
Après une nuit bien reposante au Yac Donald, nous entamons la journée par le visite du monastère de Kagbeni avant de prendre la route.
Si la journée débute bien au milieu de petits sentiers menant au village d’Ekle Battee et de sa pâle imitation des hôtels Hilton, la suite en est toute autre.
Effectivement, les jolis sentiers laissent place à une randonnée en pleine route, au milieu de chevaux et voitures. Le paysage alentour reste fantastique, mais la balade moins sympathique.
Nous arrivons en fin de matinée dans la grande ville de Jomsom, où la plupart des touristes s’arrêtent et prennent un avion pour rejoindre Katmandou.
Ayant encore un peu de temps devant nous, nous décidons de poursuivre encore un peu l’aventure, mais la fatigue commence à se faire fortement sentir. Nous décidons alors de prendre un bus pour une petite dizaine de km seulement et de rejoindre la charmante ville de Marpha. Son quartier historique est vraiment plein de charme, on se laisse séduire !
Après un repas requinquant, nous reprenons la route, cette fois sur nos 2 jambes en direction de Tukuche. Mais alors que tout se passait très bien, Doudou a encore l’idée folle de faire un détour avec encore je ne sais combien de pente… Là je ne suis plus ! Après avoir convenu d’un point stratégique de retrouvaille, nous séparons nos chemins. Je pars donc en ligne droite et plate tranquillement pendant que Doudou part à la découverte du village de Chimrang. Il faut avouer qu’à en voir les photos, il n’a pas eu tort !
Nous nous retrouvons donc 1h plus tard alors que le temps commence à se lever pour acheminer notre balade vers le village de Tukuche dont on nous a dit tant de bien. Cependant, nous avons tendance à oublier que nous sommes en pleine période de fête pour le Népal et que bon nombre de guesthouses/commerces sont fermés pour congés. Nous arrivons donc dans une ville fantôme où mêmes les vaches attendent qu’on leur ouvre la porte. On imagine que le village doit être mignon quand il fait beau et qu’il y a plus de vie. Au prix d’une gentille arnaque, nous trouvons un des seuls endroits ouverts de la ville pour dormir. Tant qu’il y a du Dal Baht, il y a de la vie !
J6 : de Khangsar (3756m) au Tilicho Base Camp (4150m) – Auteur : Édouard
Programme « allégé » pour notre sixième jour en prévision de l’ascension vers le lac Tilicho prévue le lendemain. Nous quittons Khangsar sans regret et commençons à monter vers le hameau de Shree Kharka (3800m).
Nous nous battons avec le dénivelé et croisons sur le chemin des autochtones qui portent des charges à peine croyables…
Nous sommes récompensés de nos efforts par des vues splendides sur les massifs environnants (Gangapurna, Annapurna 3).
Après Shree Kharka, les six kilomètres qui nous séparent du camp de base du Tilicho (4200m) sont rendus extrêmement délicats par les graviers glissants et la pente négative. Les bâtons de Pupuce sont mis à rude épreuve mais tiennent bon !
Heureusement nous parvenons à bon port pour l’heure du déjeuner sans trop de glissades.
Nous investissons le New Base Camp Hotel et profitons de son ambiance très sympathique pour nous adonner à diverses activités : sieste, lessive…
Le soir des blue sheeps (des moutons qui vivent dans les hauteurs des Annapurnas) viennent animer notre repas et dans la nuit nous sommes réveillés par un rongeur qui tente de dévorer notre petit déjeuner emballé dans du papier aluminium. Nous défendons farouchement notre bien à la frontale et au bâton de randonnée avant de finir une courte nuit…
J7 : du Tilicho Base Camp (4150m) à Yak Kharka (4050m) en passant par le lac Tilicho (4900m) – Auteur : Bérénice
Le réveil est donc matinal aujourd’hui puisque nous prévoyons un départ à 5h30 du matin afin de ne pas nous retrouver à la queue-leuleu avec les autres randonneurs sur le parcours, mais aussi pour pouvoir admirer le soleil se lever sur les sommets montagneux. Nous petit-déjeunons rapidement après avoir coupé la portion de chapati grignotée par le rongeur nocturne, puis partons, frontale en place, débuter l’ascension.
Nous ne regrettons pas d’avoir écourté la nuit puisque nous rencontrons très peu de trekkeurs sur le chemin. Ceux que nous croisons ont l’air d’être victimes du mal des montagnes, ce qui s’apparente à un comportement pseudo-ébrieux, qui les ralentit franchement. Le soleil se lève autour de 6h réchauffant corps et décors. Les paysages sont toujours aussi splendides, arides en bas, enneigés en haut, et surtout très pentus.
Nous parvenons après 2 heures d’ascension et 800 m de dénivelé à gagner le lac Tilicho, et la récompense est à la hauteur de nos efforts. Le cadre est somptueux, l’eau d’huile reflétant les sommets alentours. Difficile de repartir… mais le vent se lève et commence à geler nos extrémités.
Nous repartons en empruntant le même chemin qu’à l’aller, en croisant nombre de randonneurs ayant fait la grasse matinée et nous demandant combien de temps il reste avant la fin et si la balade en vaut la chandelle.
Nous parvenons rapidement au Base Camp, fatigués, réitérons nos habitudes alimentaires et une courte sieste avant de reprendre le chemin vers Shree Kharka à 2 bonnes heures de marche. Nous prévoyions initialement de nous y arrêter pour la nuit, la journée ayant déjà été bien remplie. Cependant, la météo nous informe que nous devons avancer notre emploi du temps de 24h si nous désirons gravir le pic du Thorong La dans de bonnes conditions… Horreur ! La prochaine ville, Yak Kharka est à 9 km de là…. 9 km de montées / descentes / montées et descentes…. Une éternité quand on a déjà 6h de marche dans les jambes ! A bout de force, la nuit tombant, j’accepte que Doudou porte mon sac sur les 2 derniers km (trop fort ce Doudou), et nous arrivons, enfin, après 3h30 d’efforts, dans la ville tant attendue.
Et là… grosse frayeur. En cette période de fête, seuls 2 lodges sur les 10 annoncés sont ouverts. Le premier auquel nous nous adressons est plein. Mais ouf ! Il reste une dernière chambre de libre dans le second, quelle aubaine ! Nous prenons une rapide douche chaude réconfortante dans la nuit et nous blottissons dans la salle de diner près du poêle chaud. Nous partageons le repas avec 2 sympathiques trekkeurs allemands d’une cinquantaine d’années, en voyage au Népal une seconde fois, qui nous offrent même des M&M’s pour le dessert ! La journée ne se termine pas si mal finalement. 😋
J8 : de Yak Kharka (4050m) à Thorong High Camp (4850m) – Auteur : Édouard
Suite aux péripéties de la veille, nous décidons de nous accorder une grasse matinée (lever vers 7h !) pour récupérer et quittons Yak Kharka lorsque le soleil est déjà levé. La première étape de la journée va nous amener au Camp de Base du Thorong La à Thorung Phedi et ses 4450m d’altitude.
Sur le chemin nous passons par le charmant village de Letdar (4200m) et nous croisons bon nombre de randonneurs partis plus tôt que nous.
Les choses se corsent à mesure que nous approchons et certains passages sur des terrains glissants nous rappellent ceux menant au Tilicho. Les blue sheeps sont eux toujours aussi à l’aise !
Nous arrivons en fin de matinée à Thorung Phedi où nous nous offrons une grosse pause déjeuner au soleil. Le « village » est très sympathique et offre de nombreux couchages.
Mais nous sommes déjà acclimatés à l’altitude suite à notre visite au Lac Tilicho et nous préférons continuer vers le High Camp (4850m) 400 mètres au dessus pour raccourcir la montée du lendemain. Pour le coup l’effort est assez violent et on a parfois l’impression de se heurter à un mur tant le dénivelé et les rochers rendent l’ascension difficile ! C’est pour moi une occasion idéale d’expérimenter la vie d’un porteur népalais et j’emprunte le sac de Pupuce pour la fin de l’ascension.
Au prix d’un sprint final mémorable, nous arrachons les clés d’une des chambres et commençons à nous installer dans notre lit douillet. Le confort est bien plus sommaire qu’au camp de base et lorsque je demande au tenancier si son établissement dispose de douches chaudes sa réponse « no shower » ne me surprend pas. Voilà une bien belle occasion d’utiliser nos lingettes pour bébés !
Avant la toilette je décide de pimenter la journée en escaladant la colline qui surplombe le camp. Les vues sur les massifs montagneux sont superbes et les nombreux cairns propices aux photos artistiques !
Pour lutter contre le froid et travailler notre récupération, nous nous réfugions dans la grande salle commune. Nous nous joignons à un sympathique groupe d’allemands et leur guide pour jouer au Kniffel, une version du Yams français. Nous faisons la connaissance de plusieurs trekkeurs déjà croisés sur le tour. Une de nos plus belles soirées en montagne avant de rejoindre nos sacs de couchage pour une courte nuit…
J3 : de Chame (2710m) à Upper Pisang (3310m) – Auteur : Bérénice
Après la longue journée d’hier, nous décidons de faire une journée un peu moins difficile pour ne pas griller nos (mes) piles trop précocement ! Nous quittons la grande ville de Chame sous un beau soleil autour de 7h du matin, les yeux encore ensablés de la nuit.
Les décors se modifient progressivement. S’ils sont toujours très verdoyants ils deviennent plus montagneux et les rizières laissent peu à peu place à de grands sapins verts encerclant de longs cours d’eau.
Et si la journée commence bien avec plein d’élan et de vigueur, elle devient rapidement fatiguante pour moi ! Quelle idée aussi d’avoir voulu suivre des trekkeurs suédois dès la première montée… Et des montées il n’y en aura pas qu’une ! Les jambes sont déjà affaiblies de la veille et les derniers kilomètres sont particulièrement rudes. Pour une journée de repos on aura quand même parcouru 15 km avec 600 m de dénivelé !
Après avoir passé la ville de Dukhur Pokhari nous arrivons enfin à Upper Pisang à l’heure du déjeuner sous un soleil de plomb et avec une vue époustouflante sur les sommets enneigés.
Nous nous arrêtons dans un des premiers endroits pouvant nous concocter un repas revigorant. Nous partons ensuite à la recherche d’un lieu pour passer la nuit. Sur les conseils de certains blogueurs nous montons à la guesthouse la plus haut perchée du village. Si son confort est plus que rudimentaire, la vue depuis sa terrasse est imprenable.
Nous passons l’après-midi à découvrir le village ainsi que son monastère et réiterons une petite séance lessive en équipe ! En espérant cette fois qu’aucune averse ne vienne perturber le séchage…
La soirée se passe froidement (on est déjà à 3310 m d’altitude) autour d’un poêle dans la salle de restauration. Evidemment la pluie vient de nouveau nous embêter… Nous attendons pendant 1h30 que nos plats arrivent en écoutant un moine anglais habitant la guesthouse nous raconter d’amusantes histoires sur la région.
J4 : de Upper Pisang (3310m) à Bhraga (3450m) – Auteur : Édouard
Petit déjeuner local le matin du quatrième jour à base de pain tibétain et tsampa porridge (porridge à base de farine d’orge du Tibet grillée). Le menu tient bien au corps et nous prépare à affronter la difficulté de la journée : la terrible montée qui mène au village de Ghyaru (3730m) !
Petits pas après petits pas, nous parvenons à nous hisser jusqu’au sommet sans avoir à rougir de notre performance. En haut nous sacrifions à la traditionnelle séance photo et taillons le bout de gras avec les autres trekkeurs.
Nous entamons la descente en longeant des champs dans lesquels s’affairent les habitants du village.
Après les efforts déjà consentis, le chemin est rude pour rejoindre Ngawal (3680m) à l’heure du déjeuner (11h selon nos nouveaux standards). Nous nous installons dans une auberge traditionnelle située au cœur du village pour travailler notre récupération à base de thé et du traditionnel dal bhat.
Histoire de pimenter l’après-midi, je motive Pupuce pour un petit détour via un monastère perché sur les hauteurs de Ngawal. Le temps se couvre mais le voyage est riche en enseignements !
Le reste du trajet descend gentiment en traversant le village abandonné de Chulu, Mungii et nous permet d’éviter Humde où se situe l’aéroport de Manang.
Nous atteignons Bhraga (3450m) en milieu d’après-midi pour trouver refuge au New Yak Hotel. L’accueil est très agréable et nous passons la soirée à jouer à une version du Scrabble mêlant l’anglais et le français auprès du poêle.
J5 : de Bhraga (3450m) à Kanghsar (3756m) – Auteur : Bérénice
Malgré une super et confortable nuit au New Yak, le levé est difficile pour moi avec la tête un peu dans les choux… Doudou quant-à lui est toujours en excellente forme ! On arrive tout de même à m’extirper du lit pour découvrir les sommets des Annapurnas 3, 4 et 5 depuis la terrasse de l’hôtel. Nous n’avions pu les voir la veille en arrivant, les nuages ayant déjà pointé le bout de leur nez. Après un bon petit-déj nous allons voir le monastère en haut du village avec une vue imprenable sur la vallée.
Mais malgré tous mes bons efforts, il m’est vraiment difficile d’émerger ce matin. Doudou décide donc de partir seul à la découverte du « lac gelé » situé à 4600m d’altitude (pour info Bragha est à 3300m d’altitude environ). De mon côté je retourne dans mon duvet encore chaud de la nuit.
Doudou fait donc en quelques heures seulement l’aller retour vers le lac, qui n’a rien de gelé… et fait de belles rencontres sur son chemin. En effet, des chiens l’accompagnent durant tout son trajet et il aperçoit pour la première fois des yaks et des « blue sheeps » au loin.
Nous partons ensuite tous les deux déjeuner dans la ville de Manang réputée pour ses pâtisseries artisanales et notamment sa tarte aux pommes de la région. Nous sommes reçus comme des rois dans une petite auberge excentrée de l’agitation.
Nous repartons ensuite en direction du lac Tilicho (4900m), une petite parenthèse dans le tour habituel des Annapurnas. Celui-ci est un des plus hauts lacs du monde et apparemment il en vaut le détour ! Détour estimé à 3-4 jours de marche. Notre première étape pour l’atteindre est la ville de Khangsar (3756m). Nous faisons la rencontre sur notre chemin de O’Neil, un photographe népalais vivant aux USA depuis plusieurs années. La balade pour se rendre à Khangsar est de nouveau magnifique. Les décors beaucoup plus arides laissent place à de grands canyons vertigineux.
L’arrivée à Khangsar est cependant quelque peu décevante. Une fois de plus, le village semble aménagé pour les touristes et de nombreux bâtiments sont en cours de construction. Nous choisissons un hébergement pas trop ancien en espérant qu’il isole mieux du froid pendant la nuit, et nous réchauffons les pieds au coin du feu en attendant de déguster nos momos ! Nous retrouvons 3 jeunes français rencontrés quelques heures plus tôt à Braghar qui joindront avec nous l’aventure Tilicho !
J0 : de Pokhara à Bahundanda (1310m) – Auteur : Édouard
Ça y est c’est le grand jour : nous partons pour 18 jours de trek autour des Annapurnas ! Une longue soirée nous a permis la veille de peaufiner nos sacs maintenant réduits au strict nécessaire. Nous laissons le surplus à notre guesthouse et partons pour la gare de bus de Pokhara au petit matin.
Le bus « touriste » part à 6h30 et se rempli de locaux au fur et à mesure du trajet. Nous assistons à des scènes amusantes comme l’installation de sièges de jardin dans l’allée centrale ce qui oblige les passagers du fond à se contorsionner pour s’extraire du bus. Les méandres de la route ont raison de l’estomac d’un jeune népalais qui ne s’en laisse pas compter et se replonge dans son Instagram sans se préoccuper de l’agitation qu’il a provoqué !
Heureusement nous atteignons Besi Sahar, le point de départ officiel du Tour des Annapurnas, peu de temps après. Après nous être enregistrés au bureau de l’APAC (Annapurna Conservation Area Project), nous nous mettons en quête d’un moyen de transport pour rejoindre le village de Bhulbhule. Par manque de temps, de nombreux randonneurs choisissent de débuter leur marche plus loin sur le parcours mais nous avons la chance d’être un peu plus flexibles. Débuter à Bhulbhule nous permet juste d’esquiver une partie du chemin qui passe par la route.
Nous sautons à bord d’un bus local doté des mêmes capacités de franchissement qu’une jeep. Et croyez nous, c’est obligatoire pour emprunter la route chaotique qui traverse champs de boue et rivières ! Le trajet dure un peu moins d’une heure et nous voilà déposés au milieu de nulle part.
Le début du trek se passe à faible altitude et les paysages qui s’offrent à nous sont verdoyants. La saison des moussons déborde un peu et le ciel est encore couvert lorsque nous traversons des paysages de rizières et nos premiers ponts suspendus.
Nous faisons halte chez un vieux couple pour déguster nos premiers dal bhat. C’est un plat local qui mélange riz blanc (bhat), soupe de lentille (dal) et curry de légumes. Le point positif pour les gourmands et les trekkeurs affamés : le riz et les accompagnements sont resservis à volonté !
Ce premier arrêt est également l’occasion de faire un point sur le parcours qui nous attend sur les deux prochaines semaines.
Après la pause déjeuner les choses se corsent et le dénivelé se fait plus intense. C’est l’occasion d’essayer les bâtons farouchement négociés à Pokhara. Malgré leur origine douteuse ils s’avèrent bien solides et on sent qu’ils vont être bien utiles pour la suite !
Nous atteignons en fin d’après-midi Bahundanda qui sera notre étape pour la nuit. Notre guesthouse Hotel Superb View porte bien son nom et offre des vues magnifiques sur les rizières environnantes.
Le confort est spartiate (on vous laisse juger) mais nous avons tout le luxe qu’on puisse espérer sur le tour : douche chaude, wifi (très aléatoire) et nuit gratuite lorsqu’on dîne et petit-déjeune sur place. Parfait pour une nuit réparatrice avant d’attaquer l’étape du lendemain !
J1 : de Bahundanda (1310m) à Tal (1700m) – Auteur : Bérénice
Ici, le rythme est particulier : nous dînons à 18h, nous lavons les dents dehors dans le froid à 19h et nous mettons au lit à 20h. Nous sommes heureusement équipés de supers sacs de couchage bien chauds qui devraient nous aider à affronter les prochaines nuits de fraîcheur. Cette première nuit reste néanmoins peu reposante, il faut le temps de nous habituer à notre nouvelle façon de vivre pour les 2 prochaines semaines. Les réveils sont aussi précoces que les couchers et se situent autour de 5h30 du matin. En effet, le temps à tendance à se gâter en début d’après midi et il est préférable de marcher un maximum au cours de la matinée. Nous testons pour ce premier repas matinal un pain tibétain à la banane (sorte de pain frit qui tient bien au corps). Voilà ! Nous sommes prêts pour débuter l’aventure !
Un peu comme la veille les paysages sont très verts, la saison des pluies tardant malheureusement un peu cette année. Nous traversons de nouveau rizières, cours d’eau, ponts suspendus ainsi que les villages de Ghermu (1130m) et Jagat (1300m).
Ceux-ci se composent de quelques maisonnettes de couleurs vives plus ou moins aguicheuses pour les touristes et font quasiment toutes hébergement et restaurant.
Nous porterons notre choix sur la ville de Chamche (1385m) pour le déjeuner. Le curry aux légumes cultivés directement dans la région est un régal. A ce stade les prix sont encore très corrects et même négociables, de quoi reprendre une portion de riz gratis !
La panse pleine nous poursuivons notre chemin et nous faisons surprendre 30 min avant d’arriver à notre point de chute pour la nuit par une énorme averse. Et ici les averses c’est du sérieux… Nous nous réfugions chez une petite mamie en haut d’une colline en attendant que ça passe.
Vingt minutes plus tard nous pouvons enfin finir notre parcours et s’arrêter dans la très charmante ville de Tal. Ce soir là c’est le grand luxe, nous avons notre propre salle de bain attenante à la chambre et réussissons même à faire une petite lessive à la main avant de clore la journée. On adopte aisément le look chaussettes/tongues pour rester au chaud. Au total 17 km parcourus avec près de 600 mètres de dénivelé. On se met en jambes !
J2 : de Tal (1700m) à Chame (2710m) – Auteur : Édouard
Après une bonne nuit réparatrice, nous nous levons aux aurores pour engloutir notre petit déjeuner et nous préparer pour une grosse journée de marche. Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre Koto à environ 20 kilomètres et 940 mètres d’altitude en plus par rapport à Tal ! Pour l’occasion nous adoptons le look « chaussettes pendues au sac à dos », tant apprécié des marcheurs dont la lessive n’a pas eu le temps de sécher.
Nous commençons par nous diriger vers le petit village de Karte à 1870m d’altitude. La balade le long d’une rivière est agréable et nous offre des vues plongeantes sur la vallée à mesure que nous nous élevons.
Le village n’a pas grand intérêt et nous le passons rapidement pour poursuivre notre chemin. Nous venons à bout des escaliers interminables et des cascades qui tentent vainement de nous ralentir pour atteindre la ville de Dharapani (1900m).
Dharapani est un des points de départ principaux pour les trekkeurs qui n’ont pas le temps d’effectuer l’intégralité du circuit des Annapurnas. On s’en rend bien compte en constatant la circulation infernale de jeeps et d’ânes qui encombrent la rue principale !
Une fois le contrôle de nos permis de trek effectué, nous reprenons notre marche. Malheureusement le trajet abandonne temporairement les petits sentiers pour passer par la route principale. Nous traversons quelques villages en montant, sans oublier de faire tourner les moulins à prière sur notre passage.
Nous passons le déjeuner à Bagarchap (2160m) où nous nous rendons compte que nos talents de marchandage ne font plus illusion face à l’inflexibilité des locaux. Le prix du curry reste ferme et nous parvenons uniquement à arracher une ristourne sur notre thé ! La pause fait un bien fou et permet de prendre soin des ampoules naissantes.
Regonflés à bloc, nous continuons à nous élever à travers la forêt en direction de Danagyu (2200m) puis Thanchowk (2570m). Mais nous sommes ralentis sur une portion du trajet par une attaque de sangsues ! Les perfides créatures attaquent nos chaussures et se glissent dans nos chaussettes. Nous parvenons à nous en sortir au prix de quelques morsures mais nous décidons d’éviter les sous-bois pour le restant de la journée.
En fin d’après-midi, Koto (2640m) ressemble à un village fantôme et nous décidons de poursuivre jusqu’à Chame (2710m) où nous nous réfugions dans une auberge avant qu’il ne se mette à tomber des trombes d’eau. Le confort est sommaire mais le dal bhat savoureux !
En bon franchouillards que nous sommes, nous ne pouvions pas passer en Australie sans nous intéresser de plus près à la viticulture locale. C’est dans la Hunter Valley, un peu au Nord de Sydney que nous avons eu le plaisir d’étancher notre soif de connaissance. 🤗 C’est la plus ancienne région viticole d’Australie qui produit des vins rouges et blancs.
C’est chez Tyrrell’s Wines, qui nous a été recommandé pour ses blancs par le beau-père d’Eléonore, que nous entamons notre tour. Nous bravons le froid glacial pour parcourir les vignes et les caves tandis que notre guide insiste sur le côté familial de l’exploitation au contraire des vignobles du sud. La visite est passionnante et débouche sur la tant attendue dégustation ! Et là, croyez-moi, nous en avons eu pour notre argent… Au total ce sont 13 verres de blancs, rouges, mousseux et digestifs qui se sont succédés à un rythme infernal ! Et tout le monde ne conduit pas…
Nous parvenons à sortir indemnes de cette épreuve et après un solide déjeuner au milieu des vignes, choisissons de poursuivre l’expérience sans le prétexte de la visite guidée. Nous atterrissons chez Glandore que nous avons choisi pour son cadre et les planches de fromage qui accompagnent les vins. L’endroit est effectivement magnifique et nous passons une bonne partie de l’après-midi près d’un feu de cheminée, à déguster à l’aveugle une quinzaine de vins différents en compagnie d’un sommelier. Notre jury élit les meilleures bouteilles et nous repartons avec les vainqueurs pour accompagner les prochains dîners.
L’occasion de déboucher une de nos acquisitions ne se fait pas attendre puisque nous fêtons le soir même les 32 ans d’Eléo ! Au menu de la soirée de gala : porterhouse australien au barbecue et légumes à la plancha, le tout cuit sous la pluie à la frontale. En dessert nous avons même droit à des chocolats maison de chez Glandore offerts par notre invitée. Nous sommes bien loin de nos petites soupes de nouilles indonésiennes…
Pour faire un peu d’exercice nous partons le lendemain pour les Blue Mountains, un parc national à l’ouest de Sydney qui abrite de nombreux sentiers de randonnée. Nous croisons sur le chemin de nombreux panneaux signalant des noms de villes bien connus…
Lorsque nous arrivons dans la ville de Katoomba, nous sommes un peu justes pour nous lancer dans une longue marche et choisissons de garder l’attraction principale du coin, les Three Sisters, pour le lendemain. Un peu de shopping dans la rue principale permet à Bérénice de trouver un superbe sac de couchage qui lui sera bien utile pour la suite de nos aventures.
Puis, sur les conseils avisés d’un bénévole du point d’information, nous partons admirer les impressionnantes Wentworth Falls voisines. Les points de vue sur les chutes et les montagnes sont à couper le souffle et le dénivelé nous permet de faire chauffer nos jambes !
Le soir nous nous offrons un peu de réconfort avec une soirée burgers planifiée de longue date. Le barbecue récalcitrant n’aura pas eu raison de notre détermination !
Réveil à la fraîche le jour d’après pour attaquer les Three Sisters et quelques chemins environnants. Malheureusement c’est un paysage qui n’a rien à envier à un Merbabu qui nous accueille… Une purée de pois recouvre complètement les massifs rocheux et nous ne pouvons qu’entrapercevoir une des sœurs et le fond de la vallée.
Mais nous ne nous laissons pas gâcher notre dernière possibilité de randonner avant l’arrivée à Sydney et nous lançons dans le Giant Stairway qui serpente abruptement le long des blocs de grès.
Le parcours choisi traverse une forêt verdoyante dans la vallée, longe plusieurs cascades et nous ramène vers le sommet grâce à de nouveaux escaliers. Bref, tout ce qu’il fallait pour nous plaire, et même si le soleil n’était pas au rendez-vous, nous avons adoré la balade !
Après un peu de shopping touristique et un café bien chaud, nous filons vers Sydney pour rendre notre fier camping-car dans un excellent état (mais amputé de trois tasses) avec un léger pincement au cœur.
Notre Airbnb se situe au cœur de Redfern, quartier gentrifié au sud de la ville. Les aborigènes qui occupaient les lieux ont cédé la place à des cafés et des bars de hipsters et les fixies et skateboards sont monnaie courante. Après deux semaines de road trip, nous ne sommes pas mécontents de retrouver un peu d’animation et ne perdons pas de temps pour nous imprégner de l’ambiance. Le soir nous goûtons aux bières locales du Noble Hops accompagnées d’excellentes pizzas de La Coppola voisine avant d’essayer de comprendre les règles du football australien dans un pub au style très british.
Programme chargé pour explorer la ville le lendemain ! Le matin nous traversons Surry Hills, au dessus de Redfern et goûtons à son atmosphère urbaine.
Nous passons ensuite par Hyde Park (encore une belle preuve d’originalité !) à proximité de la cathédrale St Mary et parcourons le Central Business District et ses nombreuses boutiques.
De nombreux endroits sont fermés le week-end et nous trouvons plus d’animation sur le front de mer de Darling Harbour.
La balade se poursuit jusqu’à arriver au fameux Harbour Bridge et ses points de vue sur le symbole de la ville : l’Opéra de Sydney.
Je fausse compagnie aux filles qui partent se balader sur le pont et dans le jardin botanique pour aller descendre quelques pintes avec Damien, un ancien copain de collège qui habite Sydney depuis 11 ans. Les retrouvailles sont très sympathiques et nous retraçons nos différents parcours avant d’être rejoints par Pupuce et Eléo pour le premier match de l’équipe de France dans la Coupe du Monde de Rugby ! Etonnamment, malgré la qualité de leur équipe, les australiens ne semblent pas passionnés par la compétition. Mais pour nous le match est stressant jusqu’à la victoire finale face à l’Argentine !
Dîner à l’antenne locale de Ze Pickle (notre restaurant de burger de Brisbane) et dernier verre dans un bar animé de Redfern pour célébrer la victoire et conclure la première journée de visite.
Le deuxième jour est consacré à l’exploration de l’est de la ville avec une balade entre les plages de Coogee et Bondi (prononcer Bondaï et non Bondy comme la ville de Seine-Saint-Denis). Le front de mer est fréquenté par les joggeurs et de nombreux surfeurs et nageurs affrontent les vagues près de la côte.
Nous brunchons à Bondi chez Harry’s en compagnie de la haute société sydneyite (excellent Dhotcake en dessert !) et arpentons le quartier avant de regagner nos penates à pieds en traversant les immenses Centennial Park et Moore Park du centre de la ville.
Pour fêter notre dernière soirée en Australie nous dévorons un mètre de pizza chez Via Napoli accompagné d’une bouteille de vin australien.
Le dernier jour nous laissons partir la petite Eléo la première (vous remarquerez que son sac a bien profité de l’Australie 😉) et nous profitons une dernière fois des cafés de notre quartier pour peaufiner le planning de notre prochaine destination. Le Népal n’a qu’à bien se tenir !