Publié dans Randonnées, Villes

Ici, Java plutôt bien… !

Après avoir rechargé les batteries, direction le centre de Java et ses paysages verdoyants.

Nous rencontrons à notre arrivée au port de Jepara un gentil monsieur, se proclamant chauffeur de taxi, bien qu’il n’aie pas d’enseigne le mentionnant sur son véhicule. Il nous propose rapidement de nous accompagner directement à notre prochaine étape plutôt que d’avoir à prendre 2 bus de 3h à 5h chacun et dont nous ne sommes pas sûrs qu’il y reste encore des places. L’offre est évidemment alléchante. Et l’homme propose évidemment un montant indécent pour cette course. Et nous, on est vraiment mauvais dans l’art de la négociation… Bref, on arrive quand même à négocier un petit peu, mais on aurait probablement pu faire mieux. Nous voilà donc partis pour 6 tumultueuses heures de voiture avant d’arriver dans le petit village de Dieng.

Dieng est un village situé à 2093 mètres d’altitude et il y fait bien plus frais que dans notre petite île du nord. Les gens se baladent en bonnet, gants, manteaux de ski… l’ambiance fait penser à une station de sport d’hiver. On y découvre le susu jahe, un lait chaud au gingembre, efficace pour se réchauffer !

Légèrement vêtus nous arrivons à notre maison d’hôte. Avant même de nous dire bonjour, la maîtresse de maison s’adresse à Doudou « Is she your wife ? ». Et oui, dans ce pays très musulman certains établissements appliquent la charia, et il n’est alors pas possible de dormir dans la même chambre sans être mariés. Nous avons déjà payé la chambre, et il n’y a quasiment plus d’hébergements disponibles dans le village. Alors nous cachons nos mains et prétendons ne pas vivre dans le péché. C’est bon, la chambre est à nous ! Nous y passons une fraîche et courte nuit, et nous levons à 4h du matin (avant l’heure de la prière, yes !) pour l’ascension de nuit du volcan Sikunir afin d’y arriver pour le lever de soleil. La première heure de randonnée se fait entre déchets plastiques et canalisations malodorantes puis nous arrivons dans les hauteurs où mère nature montre un plus beau visage. Malheureusement nous sommes trop lents et arrivons après le lever du soleil mais c’est quand même trop joli !

Nous sommes les seuls européens sur place et devenons autant l’attraction des touristes indonésiens que le paysage. Après avoir été pris en selfie avec bon nombre d’entre eux, nous redescendons à travers, cette fois, une jolie vue sur le plateau de Dieng, vers le cratère Sikidang et les temples hindous du coin.

Nous repartons l’après-midi même afin de rejoindre la ville de Borobudur, connue pour son temple du même nom. La ville est pleine de charme, bien entretenue, entourée de rizières. Après avoir avalé nos brochettes de saté, on ne tarde pas à se coucher. On prévoit, en effet, un réveil encore précoce pour arriver au temple au lever du soleil à 6h.

Arrivés en premier, il n’y a pas foule dans le temple, et nous ne regrettons pas la courte nuit. L’édifice, datant du huitième siècle est majestueux mais surtout la vue depuis ses hauteurs est à couper le souffle…

De nouveau nous ne nous attardons pas dans le coin et repartons rapidement pour la grande ville de Yogyakarta. Cette fois, nous posons les bagages pour 3 jours au Greenhost hôtel pour souffler un peu. Nous louons un scooter pour être parfaitement autonomes dans la ville et ses environs.

Bien décidés à ne pas nous reposer, nous récidivons avec un réveil matinal pour aller au lever du soleil au temple Prambanan, à une petite demi-heure en scooter. Cette fois-ci, si le panorama est moins spectaculaire, ce temple datant du neuvième siècle est en revanche remarquablement conservé et à l’architecture très imposante.

Nous nous baladons dans les principaux lieux touristiques de Yogyakarta dans l’après-midi (marché traditionnel, palais du sultan, taman sari) et rentrons après une énorme collation faire la sieste ! En effet, la prochaine nuit va être agitée…

Je vais essayer de ne pas être brève dans ce récit qui me tient à cœur… 😇

Nous nous réveillons donc de notre sieste à minuit ! Et partons pour l’ascension du volcan Merbabu autour de minuit 45 (de nouveau pour arriver au sommet pour le lever de soleil vous l’aurez compris). Chaudement vêtus, on enfourche le scooter en pleine nuit et conduisons à travers villes, villages, puis routes serpentées et pentues de montagne pendant 2 heures. Plus l’on avance, plus il fait froid, moins il y a de vies humaines, plus le brouillard devient dense et la route peu visible. Mais on arrive à bon port. Le scooter garé au basecamp de la ville de Selo à 1641 mètres d’altitude, nous démarrons l’ascension, parfaitement seuls, dans le brouillard, frontales en place, à 3h du matin.

Et là… c’est long, très long ! Plus l’on avance plus ça fait mal aux fesses, aux cuisses, au dos. Malgré les pansements mis préventivement, de nouvelles ampoules apparaissent dans des zones plantaires incongrues. Il fait de plus en plus froid, le vent souffle de plus en plus fort ramenant cendres et poussières dans nos yeux, la brume de plus en plus dense. Nous accédons successivement aux 5 Pos (étapes) du chemin, mais la dernière étape amenant au sommet semble interminable.

Quatre longues heures plus tard, ça y est, on est en haut (3145 mètres d’altitude) ! Mais, bien que le jour soit levé, il n’y a aucune visibilité sur les volcans et la vallée alentours, on ne voit strictement rien… On est déçus, mais contents de l’avoir fait quand même (je vous épargne la patience de Doudou aux égards de mes multiples menaces d’abandon).

La descente est plus rapide et joviale (en musique) ! A noter que nous trouvons en descendant le panneau de l’étape 3 (Pos 3) que nous n’avions pas vu lors de la montée.

Nous retrouvons notre petit scooter pour les 2h de route de retour, où nous apercevons enfin le mont Merapi.

Un bakso (soupe de nouille avec boulettes de viande) plus tard, et l’on s’effondre dans le confort de notre chambre douillette. On se récompense/réconforte avec une grosse glace le soir. 😊

Demain on repart déjà de Yogyakarta, c’était intense, mais la suite le sera probablement plus vous verrez…

Un commentaire sur « Ici, Java plutôt bien… ! »

  1. J’AVAis pas compris que l’aventure serait aussi intense ! Est ce que le décalage horaire aide à se réveiller aux aurores pour gravir telle ou telle montagne ?

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