Publié dans Randonnées

Annapurnas Part 4/5

J9 : de Thorong High Camp (4850m) à Muktinath (3800m) – Auteur : Bérénice

Aujourd’hui c’est le grand jour ! Le fameux passage du Thorong La. L’aboutissement final de toutes ces longues heures d’ascension. Et pas question de ne pas mettre toutes les chances de notre côté pour que cette journée se passe bien. Nous sommes acclimatés à l’altitude, avons construit de solides muscles jambiers sur les derniers jours et sommes bien équipés pour le grand froid (prévisions météorologiques estimées à -7 degrés). Sur les conseils des guides de nos amis allemands, nous devons quitter le camp de base à 5h du matin maximum pour être au sommet avant que le vent ne souffle. Nous voilà donc dans la salle de petit déjeuner à 4h30 avec l’ensemble de l’auberge qui a eu manifestement la même idée que nous !

Nous ne tardons pas à débuter l’ascension dans la nuit. J’adopte la technique de Doudou « doucement mais sûrement » « ne te laisse pas influencer par les gens qui te dépassent, tu les re-dépasseras plus loin » « mange plein de barres chocolatées pour te donner de l’énergie » « mets des chaussettes sur tes gants, ça va te tenir plus chaud ». Et, conseils aidants, nous gravissons petit à petit le mont. Le souffle est rendu court par l’altitude et les muscles sont affaiblis par la faible teneur en oxygène de l’air. Mais nous ne nous laissons pas abattre.

On ne se lasse pas de voir les sommets s’éclaircir par les premiers rayons de soleil… Et finalement, petit à petit, nous y arrivons ! Déjà ? C’était pas si pire en fait… Euphoriques de cette arrivée précoce, nous célébrons cette performance par une séance photo au point culminant de l’ascension. Nous assistons même à une demande en mariage. 👰

C’est maintenant le moment de redescendre : une dizaine de km de descente avec 1000m de dénivelé négatif. « Oh ! Ça peut pas être pire que la montée, me dis-je ». Le soleil est cette fois au zenith, les paysages sur la vallée sont somptueux. Nous trottinons sur le chemin, heureux que la montée soit terminée.

Toutefois, la descente s’avère bien plus fatiguante qu’imaginée. Les jambes sont lourdes de l’effort du matin, la pente raide, le soleil tapant, de nouvelles ampoules apparaissent (« European feet »). Cela semble sans fin…

Et puis finalement, après plusieurs heures de descente, nous arrivons à Muktinath ! Point de rencontre de tous les trekkeurs ayant fini l’ascension du Thorong La, de nombreuses Jeep attendent pour les ramener vers les grandes villes environnantes. Nous décidons de rester une nuit sur place pour pouvoir finir le circuit des Annapurnas sur nos 2 pieds. Nous logeons au Buddha Hotel et retrouvons le confort d’une vraie douche (bien que fraîche).

Nous errons dans rues de la ville l’après-midi, et visitons son temple, connu pour être l’un des plus hauts temples au monde. La ville est l’un des sites de pèlerinage hindous et bouddhistes tibétains les plus importants du Népal et nous croisons bon nombre de pèlerins sur notre chemin.

Nous nous couchons aux aurores, éreintés de cette journée, après avoir goûté au crumble aux pommes nappé de chocolat noir du Bob Marley Hôtel… une douce surprise !

J10 : de Muktinath (3800m) à Kagbeni (2800m) – Auteur : Édouard

Plutôt que d’emprunter la route principale pour continuer notre descente vers Kagbeni (2800m), nous préférons prendre un chemin qui longe l’Upper Mustang voisin en traversant des villages isolés. Le Mustang est une région du Népal très reculée et proche du Tibet. Il faut un permis spécial et un guide pour s’y aventurer et le trajet du jour est une des rares entorses à cette règle.

Jour 10 au départ de Muktinath !

Laissant derrière nous les temples de Muktinath, nous traversons Chongur après une petite heure de marche. Quelques jeunes habitants nous saluent sur le passage.

Les paysages entre les villages sont extrêmement arides et les formations rocheuses toujours plus impressionnantes.

Jhong, la seconde étape, est très rurale et semble d’un autre temps : le matériel agricole est vétuste et les bêtes paraissent à l’abandon. Et c’est encore plus criant à Putak quelques kilomètres plus loin.

Après ce dernier village le sentier s’étire à perte de vue, nous avons l’impression d’être seuls au monde !

Nous parvenons au bout de quelques heures à un point de vue magique sur la rivière Kali Gandaki quasiment asséchée et en fond le petit village de Tiri qui ressemble à une oasis de verdure.

Vue sur le village de Tiri

Nous bifurquons vers Kagbeni et entrons dans la ville au prix de dernières acrobaties !

Encore une fois le temps semble s’être arrêté dans certaines ruelles…

Au plein centre nous trouvons enfin le graal tant convoité : le Yac Donald’s, guest house au nom évocateur dont le menu Happy Meal nous a été recommandé ! Le contenu de la formule est sans surprise et si les frites ne sont pas très nombreuses, la viande de yak du hamburger est succulente !

Après n’avoir fait qu’une bouchée de notre déjeuner, nous partons à la découverte de la ville et de ses autres spécialités. Le soir nous organisons un apéro cidre local et soft yak cheese autour d’une partie de cartes. Si l’alcool a un peu tourné, le fromage est quant à lui agréable et se rapproche un peu d’un parmesan en moins sec.

J11 : de Kagbeni (2800m) à Tukuche (2590m) – Auteur : Bérénice

Après une nuit bien reposante au Yac Donald, nous entamons la journée par le visite du monastère de Kagbeni avant de prendre la route.

Si la journée débute bien au milieu de petits sentiers menant au village d’Ekle Battee et de sa pâle imitation des hôtels Hilton, la suite en est toute autre.

Effectivement, les jolis sentiers laissent place à une randonnée en pleine route, au milieu de chevaux et voitures. Le paysage alentour reste fantastique, mais la balade moins sympathique.

Nous arrivons en fin de matinée dans la grande ville de Jomsom, où la plupart des touristes s’arrêtent et prennent un avion pour rejoindre Katmandou.

Ayant encore un peu de temps devant nous, nous décidons de poursuivre encore un peu l’aventure, mais la fatigue commence à se faire fortement sentir. Nous décidons alors de prendre un bus pour une petite dizaine de km seulement et de rejoindre la charmante ville de Marpha. Son quartier historique est vraiment plein de charme, on se laisse séduire !

Après un repas requinquant, nous reprenons la route, cette fois sur nos 2 jambes en direction de Tukuche. Mais alors que tout se passait très bien, Doudou a encore l’idée folle de faire un détour avec encore je ne sais combien de pente… Là je ne suis plus ! Après avoir convenu d’un point stratégique de retrouvaille, nous séparons nos chemins. Je pars donc en ligne droite et plate tranquillement pendant que Doudou part à la découverte du village de Chimrang. Il faut avouer qu’à en voir les photos, il n’a pas eu tort !

Nous nous retrouvons donc 1h plus tard alors que le temps commence à se lever pour acheminer notre balade vers le village de Tukuche dont on nous a dit tant de bien. Cependant, nous avons tendance à oublier que nous sommes en pleine période de fête pour le Népal et que bon nombre de guesthouses/commerces sont fermés pour congés. Nous arrivons donc dans une ville fantôme où mêmes les vaches attendent qu’on leur ouvre la porte. On imagine que le village doit être mignon quand il fait beau et qu’il y a plus de vie. Au prix d’une gentille arnaque, nous trouvons un des seuls endroits ouverts de la ville pour dormir. Tant qu’il y a du Dal Baht, il y a de la vie !

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