J6 : de Khangsar (3756m) au Tilicho Base Camp (4150m) – Auteur : Édouard
Programme « allégé » pour notre sixième jour en prévision de l’ascension vers le lac Tilicho prévue le lendemain. Nous quittons Khangsar sans regret et commençons à monter vers le hameau de Shree Kharka (3800m).
Nous nous battons avec le dénivelé et croisons sur le chemin des autochtones qui portent des charges à peine croyables…
Nous sommes récompensés de nos efforts par des vues splendides sur les massifs environnants (Gangapurna, Annapurna 3).
Après Shree Kharka, les six kilomètres qui nous séparent du camp de base du Tilicho (4200m) sont rendus extrêmement délicats par les graviers glissants et la pente négative. Les bâtons de Pupuce sont mis à rude épreuve mais tiennent bon !
Heureusement nous parvenons à bon port pour l’heure du déjeuner sans trop de glissades.
Nous investissons le New Base Camp Hotel et profitons de son ambiance très sympathique pour nous adonner à diverses activités : sieste, lessive…
Le soir des blue sheeps (des moutons qui vivent dans les hauteurs des Annapurnas) viennent animer notre repas et dans la nuit nous sommes réveillés par un rongeur qui tente de dévorer notre petit déjeuner emballé dans du papier aluminium. Nous défendons farouchement notre bien à la frontale et au bâton de randonnée avant de finir une courte nuit…
J7 : du Tilicho Base Camp (4150m) à Yak Kharka (4050m) en passant par le lac Tilicho (4900m) – Auteur : Bérénice
Le réveil est donc matinal aujourd’hui puisque nous prévoyons un départ à 5h30 du matin afin de ne pas nous retrouver à la queue-leuleu avec les autres randonneurs sur le parcours, mais aussi pour pouvoir admirer le soleil se lever sur les sommets montagneux. Nous petit-déjeunons rapidement après avoir coupé la portion de chapati grignotée par le rongeur nocturne, puis partons, frontale en place, débuter l’ascension.
Nous ne regrettons pas d’avoir écourté la nuit puisque nous rencontrons très peu de trekkeurs sur le chemin. Ceux que nous croisons ont l’air d’être victimes du mal des montagnes, ce qui s’apparente à un comportement pseudo-ébrieux, qui les ralentit franchement. Le soleil se lève autour de 6h réchauffant corps et décors. Les paysages sont toujours aussi splendides, arides en bas, enneigés en haut, et surtout très pentus.
Nous parvenons après 2 heures d’ascension et 800 m de dénivelé à gagner le lac Tilicho, et la récompense est à la hauteur de nos efforts. Le cadre est somptueux, l’eau d’huile reflétant les sommets alentours. Difficile de repartir… mais le vent se lève et commence à geler nos extrémités.
Nous repartons en empruntant le même chemin qu’à l’aller, en croisant nombre de randonneurs ayant fait la grasse matinée et nous demandant combien de temps il reste avant la fin et si la balade en vaut la chandelle.
Nous parvenons rapidement au Base Camp, fatigués, réitérons nos habitudes alimentaires et une courte sieste avant de reprendre le chemin vers Shree Kharka à 2 bonnes heures de marche. Nous prévoyions initialement de nous y arrêter pour la nuit, la journée ayant déjà été bien remplie. Cependant, la météo nous informe que nous devons avancer notre emploi du temps de 24h si nous désirons gravir le pic du Thorong La dans de bonnes conditions… Horreur ! La prochaine ville, Yak Kharka est à 9 km de là…. 9 km de montées / descentes / montées et descentes…. Une éternité quand on a déjà 6h de marche dans les jambes ! A bout de force, la nuit tombant, j’accepte que Doudou porte mon sac sur les 2 derniers km (trop fort ce Doudou), et nous arrivons, enfin, après 3h30 d’efforts, dans la ville tant attendue.
Et là… grosse frayeur. En cette période de fête, seuls 2 lodges sur les 10 annoncés sont ouverts. Le premier auquel nous nous adressons est plein. Mais ouf ! Il reste une dernière chambre de libre dans le second, quelle aubaine ! Nous prenons une rapide douche chaude réconfortante dans la nuit et nous blottissons dans la salle de diner près du poêle chaud. Nous partageons le repas avec 2 sympathiques trekkeurs allemands d’une cinquantaine d’années, en voyage au Népal une seconde fois, qui nous offrent même des M&M’s pour le dessert ! La journée ne se termine pas si mal finalement. 😋
J8 : de Yak Kharka (4050m) à Thorong High Camp (4850m) – Auteur : Édouard
Suite aux péripéties de la veille, nous décidons de nous accorder une grasse matinée (lever vers 7h !) pour récupérer et quittons Yak Kharka lorsque le soleil est déjà levé. La première étape de la journée va nous amener au Camp de Base du Thorong La à Thorung Phedi et ses 4450m d’altitude.
Sur le chemin nous passons par le charmant village de Letdar (4200m) et nous croisons bon nombre de randonneurs partis plus tôt que nous.
Les choses se corsent à mesure que nous approchons et certains passages sur des terrains glissants nous rappellent ceux menant au Tilicho. Les blue sheeps sont eux toujours aussi à l’aise !
Nous arrivons en fin de matinée à Thorung Phedi où nous nous offrons une grosse pause déjeuner au soleil. Le « village » est très sympathique et offre de nombreux couchages.
Mais nous sommes déjà acclimatés à l’altitude suite à notre visite au Lac Tilicho et nous préférons continuer vers le High Camp (4850m) 400 mètres au dessus pour raccourcir la montée du lendemain. Pour le coup l’effort est assez violent et on a parfois l’impression de se heurter à un mur tant le dénivelé et les rochers rendent l’ascension difficile ! C’est pour moi une occasion idéale d’expérimenter la vie d’un porteur népalais et j’emprunte le sac de Pupuce pour la fin de l’ascension.
Au prix d’un sprint final mémorable, nous arrachons les clés d’une des chambres et commençons à nous installer dans notre lit douillet. Le confort est bien plus sommaire qu’au camp de base et lorsque je demande au tenancier si son établissement dispose de douches chaudes sa réponse « no shower » ne me surprend pas. Voilà une bien belle occasion d’utiliser nos lingettes pour bébés !
Avant la toilette je décide de pimenter la journée en escaladant la colline qui surplombe le camp. Les vues sur les massifs montagneux sont superbes et les nombreux cairns propices aux photos artistiques !
Pour lutter contre le froid et travailler notre récupération, nous nous réfugions dans la grande salle commune. Nous nous joignons à un sympathique groupe d’allemands et leur guide pour jouer au Kniffel, une version du Yams français. Nous faisons la connaissance de plusieurs trekkeurs déjà croisés sur le tour. Une de nos plus belles soirées en montagne avant de rejoindre nos sacs de couchage pour une courte nuit…
Ca a l air tellement ouf !!!
Profitez un max <3
Et c’est pas fini ! 🤗