Nous sortons de notre immersion en pleine jungle indonésienne pour nous rendre au lac Toba, une des principales attractions de Sumatra. La lecture de nombreux blogs et articles nous a mis en garde sur la longueur du voyage qui symbolise à lui seul les difficultés de se déplacer sur l’île. Mais je vous avoue que nous avons quand même été surpris par un voyage haut en couleurs !
Notre objectif de fin de journée c’est la ville de Tuk-Tuk qui se situe sur l’île de Samosir, au centre du lac. Par crainte de rater le dernier ferry, nous optons pour un trajet uniquement par voie terrestre (l’île est également reliée à la rive sud par un pont).
Le périple débute à nouveau par un réveil aux aurores pour trouver un labi-labi en direction de Kutacane, la ville la plus proche disposant d’une gare de bus. Nous attendons quelques minutes en face de notre guesthouse sans trop savoir quel véhicule interpeler. Un gentil monsieur nous indique la cour de la maison d’à côté où un pickup qui semble pouvoir accueillir des passagers est effectivement garé. Ni une ni deux, nous voilà installés contre une énorme enceinte dans la benne du véhicule, en attendant que le chauffeur finisse de prendre sa douche. Quelques minutes plus tard nous voilà lancés sur des routes sinueuses au son d’une musique techno indonésienne, pas forcément désagréable au début, mais finalement quelque peu répétitive. Les passagers montent et descendent et semblent s’amuser de notre présence.
Arrivés à Kutacane, notre sympathique chauffeur se débrouille pour nous déposer à la gare où nous trouvons le « comptoir » de la compagnie qui nous a été recommandée. A peine le temps d’avaler un café noir que nous voilà repartis, seuls dans notre mini-bus. Quel luxe ! Le trajet pour Sidikalang où nous devons faire notre prochain changement s’annonce de tout repos…
Fausse joie ! Nous nous arrêtons cinq minutes plus tard pour prendre des passagers et de nombreux paquets ou sacs de céréales. La pause s’éternise mais nous repartons après une bonne demi heure de cigarettes et discussions. Enfin le trajet est lancé !
Grossière erreur… Au lieu de continuer sur la route principale, le chauffeur décide de naviguer dans les petits villages du coin pour s’assurer que chaque espace de son véhicule soit comblé par un passager, un sac ou un animal. Nous accueillons à bord de notre arche des oiseaux, des oies mais surtout un troupeau d’une vingtaine de chèvres qui finirons dans des caisses et paniers d’osier sur le toit. Je mets la vidéos de l’embarquement de côté pour les âmes les moins sensibles, mais je vous avoue avoir eu une pensée pour Brigitte Bardot durant la manoeuvre.
Les cris des chèvres se font plus diffus à mesure du voyage (ou peut-être nous nous y habituons nous). Mais les odeurs de durian ou d’animaux sont bien présentes. Nous consommons également un bon paquet de cigarette grâce à nos amis fumeurs qui s’arrangent pour maintenir en permanence une clope allumée dans le bus (ah oui il est possible de fumer n’importe où en Indonésie…).
Nous arrivons enfin à Sidikalang après de longues heures de routes montagneuses. Nous attendons un bus local en discutant avec un étudiant qui nous prend sous son aile et nous aide à trouver notre prochain véhicule. Durant les cinq minutes que dure le trajet, nous sommes pris en photo une bonne centaine de fois par deux jeunes filles. Nous prenons enfin place à bord d’un mini-bus pour l’île de Samosir, cette fois plus confortable. Le conducteur n’étant visiblement pas pressé de finir sa journée, nous patientons une petite heure avant de décoller.
Les vues de la descente vers le lac sont magnifiques et nous commençons à nous projeter vers une fin de voyage sans encombre. Malheureusement Pangururan, la première ville de l’île, située à une quarantaine de kilomètres de Tuk-Tuk, est le terminus du bus. Nous trouvons un taxi partagé qui attend encore quelques passagers avant de partir. L’attente est moins longue que prévue et nous partons alors que la nuit tombe en direction de notre hébergement.
Encore raté : à mi-parcours c’est la crevaison… Tout le monde descend et observe ou encourage le chauffeur qui s’active pour changer la roue à la lumière des téléphones. Nous repartons pour le dernier tronçon et on nous dépose enfin à notre hôtel vers 20h, après 13 heures de transports. Nous avalons notre repas et nous réfugions dans notre bungalow batak pour profiter d’une bonne nuit de sommeil pour nous remettre de nos émotions !
Autant le dire tout de suite, Tuk-Tuk et le lac Toba nous ont quelque peu déçus. La ville est très orientée vers le tourisme et offre peu de vie locale, la baignade ne nous a pas tenté et les quelques maisons ou palais bataks accessibles en scooter ne sont pas très impressionnants. Nous avons donc profité du calme de nos hébergements pendant deux jours pour planifier la suite de notre voyage et nous reposer. Nous retrouvons dans notre guesthouse Lionel que nous avions croisé à Pulau Weh chez Monster Divers.
Nous quittons Tuk-Tuk à bord d’un ferry pour le port de Parapat sur la rive nord du lac. Cette fois pas de trajet chaotique à bord de transports locaux, nous partageons un véhicule avec quatre autres personnes pour rejoindre directement la dernière étape de notre voyage en Indonésie : la ville de Berastegi. Trois heures suffisent à rejoindre notre hôtel et les vues du lac sont à nouveau magnifiques.
La ville est un lieu de villégiature pour les habitants de Medan qui se situe juste au Nord. La région est très agricole et les marchés très fournis. Il y a de nombreux restaurants ou stands de cuisine locale le long de l’artère principale et une animation sympathique le soir venu.
Nous prenons le temps d’apprécier l’ambiance de la ville le premier jour et partons à découverte du mont Sibayak le lendemain. Il culmine à 2212 mètres et est très facile à gravir comparé aux volcans de Java. Plutôt que de partir du village et de faire une partie de la marche le long d’une route, nous prenons un scooter et nous rendons directement au point de départ de la randonnée. Une heure suffit à rejoindre le sommet mais le chemin est très varié et combine jungle et paysage plus aride. Mais c’est surtout le cratère qui est le plus impressionnant : des émanations de souffre jaillissent à divers endroits et les vues sont imprenables !
Après être redescendus nous visitons des villages bataks aux environs. Certaines maisons en toits de chaume sont très bien conservées et habitées.
Le soir nous bouclons notre visite de l’indonésie par des brochettes de saté pour commémorer notre premier repas à Java, le lendemain nous partons pour Kuala Lumpur !