Afin de profiter à fond de la Chapada Diamantina, nous avons décidé de nous lancer dans un trek à travers la Vale do Pati, partie la plus reculée du parc. C’est un parcours très exigeant mais aussi l’un des plus beau treks du Brésil qui nous a plongés pendant trois jours au plus proche de la nature et de la faune locale.
Après les quelques randonnées en solitaires à Lençóis et Vale do Capão, nous nous sommes cette fois attachés les services de Caiuá, guide expérimenté et membre de l’Associação dos Conductores de Visitores do Vale do Capão, ou ACV-VC, l’association des guides de la vallée. La concurrence est rude entre les différentes agences des environs, mais passer par cette association nous a permis de trouver un guide dont nous étions sûr de la connaissance de la région.
Nous débutons le premier jour par un trajet en voiture de notre petit chalet au fond de la Vale do Capão. Le village de Bomba est le point où s’arrête la piste et où nous commençons à faire travailler nos jambes ! La journée débute par une bonne montée au sommet de laquelle s’offrent à nous les derniers panoramas de Capão.
Nous sommes maintenant sur le plateau qui mène à la Vale do Pati et le rythme est plus soutenu. Une nouvelle ascension nous amène sur une crête et nous découvrons des vues de la montagne la plus haute du parc d’un côté et du Morro Branco (le Mont Blanc local) et Morro do Castelo de l’autre.
Nous profitons d’une pause photo pour prendre soin des petits pieds de Pupuce qui souffrent dans leurs chaussettes peu adaptées. En plus de momifier ses petons, notre guide lui offre une paire de ses chaussettes qui la suivront pendant les trois jours du trek !
Enfin la randonnée agrémentée d’autres panoramas se conclut par une descente bien raide jusqu’au fond de la vallée.
La Vale do Pati était autrefois tournée vers l’agriculture avec des plantations de bananes et café (on y a produit le meilleur café du Brésil). Mais les cultures ont été détruites suite à des promesses de subventions du gouvernement qui n’ont jamais été versées et les habitants ont peu à peu déserté l’endroit. Ce n’est que récemment, depuis la création du parc national, que des familles se sont réimplantées en se tournant vers le tourisme et l’accueil des randonneurs.
C’est chez une de ces familles que s’achève donc notre première journée. L’auberge se remplit petit à petit à mesure que l’heure du dîner approche… Nous partageons avec deux autres groupes un buffet gargantuesque qui nous fait oublier nos maigres sandwichs au fromage du déjeuner ! 😋Enfin nous nous réfugions dans notre petite chambre, non sans avoir affronté une araignée énorme dans les sanitaires communs et un scorpion géant caché dans nos chaussures et dont nous ne sommes toujours pas sûr qu’il était inoffensif… 😰
Le lendemain c’est réveil à 4h grâce aux coqs de la basse-cour que nous avions repérés la veille. Nous attendons le petit-déjeuner en somnolant. Encore une fois les portions sont généreuses et nous nous régalons de fruits, gâteaux et cuscuz (couscous brésilien !). Avant de partir nous nous étonnons de la couleur jaunâtre de l’eau filtrée de la vallée qu’il va bien falloir boire ces prochains jours…
Nous passons la matinée à suivre le lit d’une rivière ponctué de plusieurs cascades.
Une d’entre elles nous donne l’occasion d’essayer la baignade dans une piscine naturelle ! Malgré sa couleur et sa température l’expérience nous fait du bien et nous repartons en sautant de caillou en caillou sans nous douter de la suite de la journée…
Lors d’un passage éclair à notre pousada du soir pour alléger nos sacs et se détendre un peu, nous voyons arriver des mules chargées de victuailles. La Vale do Pati est tellement inaccessible qu’il faut 4 heures de trajet pour aller s’approvisionner au village le plus proche !
Nous attaquons enfin la difficulté de la journée : le Morro do Castelo ! C’est un col hors catégorie qui met à rude épreuve nos gambettes (surtout celles de Pupuce 🤣). Cette fois en plus des vues sublimes nous expérimentons la traversée d’une grotte dont le noir et silence total sont assourdissants.
Pause déjeuner bien méritée au sommet du rocher et nous redescendons en faisant la course avec le guide pour profiter du confort (très relatif) de notre pousada.
Le dernier jour nous engloutissons notre breakfast tels des randonneurs accomplis et nous prenons soin des ampoules de Bérénice avant de repartir à travers des plantations qui rappellent des paysages asiatiques. Nous nous laissons convaincre par Caiuá et optons entre deux passages pour la montée la plus raide. Grosse erreur : il s’agit encore d’un piège qui va presque achever nos jambes avant la fin du trek.
Nous venons difficilement à bout de la difficulté de la journée et mettons le cap sur la cascade de Cachoeirão qui n’a pas grand chose à envier à la Cachoeira da Fumaça, on vous laisse juger.
Après la pause sieste / baignade / déjeuner, nous repartons à travers le plateau en direction de Guiné, village par lequel nous sortons de la Vale do Pati et achevons notre trek.
De retour à Palmeiras, nous retrouvons avec grand plaisir la sensation d’une douche chaude et fêtons notre retour à la civilisation avec une traditionnelle bière gelée. Les pieds de Bérénice vont bien et nos jambes sont un peu courbaturées, mais nous avons des images inoubliables plein la tête !